Face à une crise du logement de plus en plus sévère, de nombreux jeunes adultes choisissent de rester chez leurs parents. Une situation révélée par la Fondation Abbé-Pierre via un rapport qui alerte sur l’augmentation du nombre de cohabitations forcées.
Logement : les jeunes coincés chez les parents à cause des prix
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Publié le 17 mai 2024 à 12h00
13 %À 30 ans, 13 % des hommes vivent encore chez leurs parents, contre seulement 3 % des femmes.
Logement : un nombre croissant de jeunes adultes chez leurs parents
La Fondation Abbé-Pierre rapporte que près de 4,92 millions de jeunes adultes vivaient encore chez leurs parents en 2020, contre 4,67 millions en 2013. Il s'agit d'une augmentation de 250 000 personnes. Les jeunes de 18 à 24 ans sont les plus touchés, mais les 25-34 ans ne sont pas en reste. La pénurie de logements abordables et l'augmentation des loyers rendent difficile pour les jeunes de trouver un logement indépendant. Les données montrent que cette situation n’est pas seulement un choix, mais souvent une contrainte imposée par les conditions économiques actuelles.
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. La crise du logement est sans doute la plus prégnante. Avec des loyers qui ne cessent d'augmenter et des salaires qui stagnent, nombreux sont les jeunes adultes, même avec un emploi, qui ne peuvent se permettre de vivre seuls. Selon la Fondation Abbé-Pierre, 1,32 million de jeunes travailleurs vivaient encore chez leurs parents en 2020. La faible disponibilité de logements sociaux et les conditions strictes imposées par les propriétaires pour accéder à une location compliquent encore la situation. Ce phénomène reflète avant tout « le plus grand nombre de jeunes en France, les enfants du “baby-boom de l’an 2000” arrivant progressivement à l’âge adulte ».
La Fondation Abbé-Pierre appelle à une meilleure politique du logement en faveur des jeunes
Le rapport de la Fondation Abbé-Pierre nommé « La Face cachée des Tanguy », en référence au film d'Étienne Chatiliez sorti en 2001, où Tanguy, 28 ans, vivait toujours chez ses parents, révèle également une différence significative entre les sexes. Environ 2,8 millions d'hommes vivent chez leurs parents contre 2,1 millions de femmes. Ce fossé s'explique en partie par une mise en couple plus précoce des femmes, souvent avec des hommes plus âgés. Les femmes sont aussi plus nombreuses à quitter le domicile familial pour suivre des études supérieures, souvent dans des villes universitaires. À 30 ans, 13 % des hommes vivent encore chez leurs parents, contre seulement 3 % des femmes.
Pour faire face à cette situation, la Fondation Abbé-Pierre appelle à une meilleure politique du logement en faveur des jeunes. Elle recommande notamment de mieux encadrer les loyers et de revaloriser les aides personnalisées au logement (APL). Il est également important de créer davantage de logements étudiants et de foyers pour jeunes travailleurs, en particulier dans les zones où les besoins sont les plus criants. Le nombre de chômeurs vivant chez leurs parents a lui diminuer de 32,2 %, à 588 000, du fait de la baisse du chômage des jeunes sur la période.