Logement : 200.000 locataires « trop riches » dans les HLM

Le logement est un sujet de plus en plus source de tensions en France alors que le marché immobilier est tendu et à l’arrêt. Pour résoudre le problème, le gouvernement a lancé une chasse aux locataires trop riches qui disposent d’un HLM malgré des revenus supérieurs à la limite.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 mai 2024 à 10h44
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15,9%Au 1er janvier 2023, 15,9 % des résidences principales en France sont des logements locatifs sociaux

Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, a révélé qu'environ 200.000 locataires de logements HLM dépassaient les plafonds de revenus fixés. Et il a un plan pour les déloger...

200.000 locataires HLM au-dessus des plafonds de revenus

Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, a présenté mercredi 15 mai 2024 devant la commission des Affaires économiques les grandes lignes de son plan visant à résoudre la crise du logement en France. Selon ses déclarations, environ 200.000 logements sociaux sont actuellement occupés par des locataires dont les revenus dépassent le plafond de ressources maximum. Parmi eux, 80.000 logements sont occupés par des ménages dont les revenus excèdent de 20% les plafonds fixés.

Le nombre total de logements HLM en France s'élève à 5,3 millions, selon l'Union sociale pour l'habitat. Or, les locataires trop riches posent un problème pour l’accès au logement en France, car près de 2,6 millions de personnes sont toujours en attente d'un logement HLM.

Que propose le gouvernement pour résoudre le problème du logement ?

Face à cette situation, le ministre Kasbarian propose plusieurs mesures clés. Premièrement, les locataires dépassant les plafonds de revenus devront payer un "surloyer" dès qu'ils dépasseront le plafond de 20% pendant deux ans, contre un seuil d’application à 50% auparavant. Le seuil de 20%, pour l’Ile-de-France, placerait les revenus à 3.724 euros net par mois. De plus, le patrimoine des locataires sera désormais pris en compte : ceux possédant un bien immobilier suffisant pour se loger dans le secteur privé pourront être expulsés de leur logement social.

Ces propositions ont suscité des réactions variées. D'un côté, les associations de locataires HLM dénoncent une « chasse aux pauvres », arguant que ces mesures risquent de stigmatiser les locataires et de réduire l'accès au logement social pour les plus démunis. La sénatrice communiste Marianne Margaté, citée par Public Sénat, a critiqué ce qu'elle considère comme un « désengagement de l’État sur les questions de logement social ».

D'un autre côté, le ministre défend ces mesures comme étant de la bonne gestion et de la justice sociale. Il souligne que les ressources limitées doivent être allouées à ceux qui en ont le plus besoin, et qu'il est injuste que des personnes aux revenus élevés occupent des logements sociaux subventionnés alors que tant d'autres en ont besoin. « Est-il scandaleux de demander à des personnes qui ont ces niveaux de revenus, alors que dans le même temps 2,6 millions de personnes font la queue en dessous ? », a demandé le ministre.

Simplifier l’achat des logements intermédiaires par les locataires

En parallèle, le gouvernement souhaite encourager l'accession à la propriété pour les classes moyennes. Une nouvelle disposition prévue dans le projet de loi de finances 2025, dont l’adoption pourrait se faire par 49.3 selon les premières rumeurs, vise à réduire la période minimale avant que les locataires puissent acheter leur logement intermédiaire, passant de 10-15 ans à 5 ans.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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