Déjà que devoir payer un loyer tous les mois n’amuse aucun locataire dans le monde, la situation peut clairement empirer si ces loyers sont détournés par des arnaqueurs. Or, c’est justement ce que certains cherchent à faire avec une nouvelle arnaque qui se répand comme une traînée de poudre en France. Les locataires, comme les propriétaires, doivent rester sur leurs gardes.
Locataires attention, une arnaque s’en prend à vos loyers !
L'arnaque au détournement de loyers a été mis en lumière par les autorités françaises. Une arnaque simple mais potentiellement très efficace, surtout pour les locataires qui loue directement auprès de leur bailleur et ne passent pas par une agence immobilière qui gère le bien.
Des faux mails qui ciblent les locataires français
Ce stratagème cible les locataires et consiste à les tromper par des courriels frauduleux, semblant émaner de leur propriétaire ou bailleur. Ces messages indiquent souvent un changement de coordonnées bancaires ou signalent un impayé, incitant à un paiement urgent. La prudence est de mise : ces courriels sont des pièges tendus par des escrocs.
Cybermalveillance.gouv.fr, le site du gouvernement dédié à la lutte contre les cybermenaces, a été le premier à alerter le public sur cette arnaque. Depuis fin 2022, les autorités ont observé « plusieurs vagues de mails frauduleux supposément émis par des propriétaires/bailleurs ». Ces messages, souvent impersonnels, ne mentionnent ni l'identité du locataire, ni l'adresse du logement, ni celle du bailleur. Logique : les escrocs ne disposent pas de ces informations. Mais par leur ton, ces messages créent un sentiment d'urgence pour pousser à l'action rapide. Une technique classique des arnaques de phishing.
Les locataires ciblés par des arnaques en France
Les locataires sont les principales victimes de cette escroquerie. Les escrocs utilisent des courriels qui semblent légitimes, avec des formules de politesse et des demandes de paiement urgentes. « En général, ce message, assez sommaire, a pour accroche principale un impayé de loyer ou une supposée relance à ce sujet. Il peut également s’agir d’un prétendu changement de raison sociale du bailleur mais, dans chaque variante, vous êtes invité à régulariser cette situation au plus vite », explique le site Cybermalveillance.gouv.
Les arnaqueurs, dans leur mail, fournissent de fausses coordonnées bancaires pour le règlement du loyer. Ces courriels sont envoyés en masse, dans l'espoir que certains locataires, pris de panique, se conforment à ces demandes frauduleuses. Les escrocs comptent en effet sur la réaction rapide des victimes, qui, croyant agir correctement, effectuent un virement vers un compte contrôlé par les fraudeurs.
Comment se protéger de l’arnaque qui cible les loyers ?
Le site Cybermalveillance donne toutes les clés pour éviter de se faire piéger. Pour commencer, mais ça paraît évident, il ne faut ni répondre ni payer. Si jamais le mail reçu n’était pas un faux, le pire qui puisse arriver c’est un rappel à l’ordre de la part du gestionnaire ou du propriétaire du bien. Mais, normalement, les communications de ces derniers sont plus précises, et surtout s’adressent directement au locataire et mentionnent bien les coordonnées des interlocuteurs.
« Au moindre doute, contactez votre propriétaire/bailleur par vos moyens habituels pour confirmer ou infirmer le message reçu. Vous trouverez ses coordonnées sur vos quittances de loyer ou tout autre document lié à la location de votre logement », rappelle par ailleurs le site de lutte contre la cybercriminalité. « Signalez le message frauduleux à Signal Spam. Vous contribuerez ainsi à la lutte contre ce phénomène cybercriminel. Signalez la tentative d’escroquerie sur la plateforme dédiée du ministère de l’Intérieur (Pharos) : Internet-signalement.gouv.fr. »
Locataires : que devez-vous faire si vous avez été piégé ?
Si vous avez payé alors qu’il s’agissait d’un faux mail, « nous êtes victime d’une escroquerie », rappelle le site qui donne alors la marche à suivre :
« 1/ Alertez immédiatement votre banque de l’opération frauduleuse pour tenter de suspendre le virement si celui-ci n’est pas encore effectué. Dans le cas contraire, demandez le retour des fonds. Votre banque pourra exiger une copie de votre dépôt de plainte pour instruire votre demande.
2/ Conservez les preuves ! Conservez les messages reçus (mails…), les coordonnées bancaires de l’escroc, etc., et toute autre information qui pourront vous servir pour signaler les faits et déposer plainte.
3/ En parallèle des démarches auprès de votre établissement bancaire, déposez plainte au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie ou par écrit au procureur de la République du tribunal judiciaire dont vous dépendez en fournissant toutes les preuves en votre possession. Vous pouvez être accompagné gratuitement dans cette démarche par l’association France Victimes au 116 006 (appel et service gratuits), qui opère le numéro d’aide aux victimes du ministère de la Justice. Service ouvert 7 jours sur 7, de 9h à 19h.
4/ Pour être conseillé dans vos démarches, contactez la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur au 0 805 805 817 (appel et service gratuits). Le service est ouvert de 9h à 18h30 du lundi au vendredi. »
Propriétaires, soyez pro-actifs ! Prévenez vos locataires de cette arnaque !
Les propriétaires immobiliers, en particulier ceux qui louent sans passer par une agence, ont également un rôle à jouer pour limiter le nombre de victimes et le risque de voir leurs loyers disparaître dans la nature. Et c'est assez simple : il suffit de prévenir vos locataires, par mail ou par courrier, de cette nouvelle arnaque qui circule.
Vous pourriez en outre préciser à ces derniers de quelle manière ils peuvent s'assurer que les communications reçues proviennent effectivement de vous, par exemple en rappelant votre adresse mail ou en soulignant que vos courriers commencent ou terminent toujours de la même manière.