Livret A, LDDS, LEP, PEL : ils coûtent très cher à l’État

Les livrets défiscalisés, tels que le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), sont devenus les chouchous des Français. Mais derrière cette popularité se cache une réalité économique qui pourrait bien faire grincer des dents.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 24 août 2023 à 10h00
Livret A Ldds Lep Pel Cout Exoneration Fiscale Etat Budget France
Livret A, LDDS, LEP, PEL : ils coûtent très cher à l’État - © Economie Matin
900 MILLIARDS €Les Français disposent de près de 900 milliards d'ueros dépargne sur les livrets réglementés.

 

L'exonération fiscale : un cadeau empoisonné pour les finances publiques

Le poids des exonérations

Le Livret A, le LDDS, le LEP (Livret d'épargne populaire)... Ces placements ont tous un point commun : ils bénéficient d'une exonération d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Si cela peut sembler être une aubaine pour les épargnants, c'est un véritable casse-tête pour l'État. Selon la Banque de France, le manque à gagner pour les caisses publiques est estimé à plus d'un milliard d'euros en 2022.

Les livrets les plus coûteux pour l'État

Tous les livrets ne sont pas logés à la même enseigne. Si l'on se penche sur les placements les plus coûteux pour l'État, le Plan d'épargne logement (PEL) arrive en tête, suivi de près par le Livret A. Le PEL, notamment ceux ouverts avant 2018, bénéficiait d'une exonération d'impôts pendant leurs 12 premières années, ce qui représente un manque à gagner de 419 millions d'euros par an pour l'État.

Le succès incontesté du Livret A et du LDDS

Des records à la pelle

Depuis le début de l'année 2023, les Livrets A et LDDS ont connu une croissance phénoménale, avec une augmentation de 37,67 milliards d'euros (+7,4%). À ce rythme, ils pourraient même surpasser l'année record de 2012. Cette performance est d'autant plus remarquable que le taux de rémunération a été gelé à 3% par Bercy.

Sur le seul mois de juillet 2023, 3,13 milliards d’euros ont été déposés par les épargnants sur leurs Livret A et Livret de Développement Durable et Solidaire. L’encours total atteint ainsi 547,4 milliards d’euros, un nouveau record.

Les raisons de cet engouement

Plusieurs facteurs expliquent cet engouement. Le passage du taux de 2 à 3% au 1er février 2023, la faible concurrence du fonds euros de l'assurance vie, et le maintien du taux à 3% au 1er août 2023 pendant 18 mois ont tous contribué à cet attrait pour l'épargne réglementée.

Livret A, LDDS : le régime pourrait-il changer ?

Une hausse attendue en 2023

Avec la hausse des taux d'intérêt, l'année 2023 s'annonce prometteuse pour les épargnants. Le taux du Livret A et du LDDS est passé à 3%, et celui du LEP a même atteint 6% depuis le 1er août 2023. Ces évolutions pourraient entraîner une augmentation du manque à gagner lié aux exonérations fiscales et sociales.

La question de la justice fiscale

L'exonération d'impôt sur le revenu ne profite qu'aux ménages les plus aisés. En effet, seuls les ménages imposables voient les intérêts de leurs placements soumis à l'impôt sur le revenu. Or, environ un ménage sur deux n'est pas imposable. Cette situation pose donc la question de l'équité fiscale, notamment pour les détenteurs d'un Livret A.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

Aucun commentaire à «Livret A, LDDS, LEP, PEL : ils coûtent très cher à l’État»

Laisser un commentaire

* Champs requis