La récente liquidation judiciaire d’Impériales Wheels, le dernier fabricant français de jantes en aluminium, représente une catastrophe économique et sociale. Cette entreprise située à Poinçonnet, près de Châteauroux, a vu ses 176 salariés se retrouver dans une situation incertaine après plusieurs années de difficultés financières.
Liquidation : le dernier fabricant de jantes en aluminium va fermer
Une liquidation qui fait suite à de grosses difficultés financières
Impériales Wheels, autrefois connue sous le nom d'Alvance Wheels, a été reprise en février 2022 par la société EDS, détenue par Émile Di Serio, président du groupe de fonderie Saint-Jean Industries. Le but était de développer de nouveaux modèles de roues grâce à une technologie innovante. Cependant, dès février 2023, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône en raison de difficultés financières persistantes. Le 20 juin 2024, le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône a prononcé la liquidation judiciaire d'Impériales Wheels. Les salariés avaient demandé un délai supplémentaire pour permettre des discussions avec l'État, mais cette demande a été refusée.
Christian Grelaud, membre CFE-CGC du CSE et représentant des salariés, a exprimé son indignation face à la rapidité de la décision : « La liquidation judiciaire a été prononcée sur-le-champ, sans même une suspension d'audience. » La liquidation judiciaire d'Impériales Wheels a été qualifiée de « drame économique et de catastrophe sociale » par la région Centre-Val de Loire. La région a insisté sur la nécessité de mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi décent pour les salariés, en mobilisant les moyens financiers nécessaires. La crise énergétique et l'inflation des deux dernières années ont considérablement miné les efforts de redressement de l'entreprise, compliquant davantage sa situation financière.
En cause, la crise énergétique et l’absence de soutien financier de l'État
Impériales Wheels a été gravement affectée par la crise énergétique et l'inflation. Les coûts élevés de l'énergie et les fluctuations des prix des matières premières ont rendu la gestion financière de l'entreprise extrêmement difficile. Selon les représentants syndicaux, le projet de redressement a été « miné par deux ans de crise énergétique et d'inflation ». Bien que l'État ait promis un soutien financier de 41 millions d'euros en 2022, les représentants syndicaux estiment que le rythme de l'accompagnement financier n'a pas été suffisant pour permettre à l'entreprise de se stabiliser.
La région Centre-Val de Loire a également contribué à hauteur de 5 millions d'euros, mais ces aides n'ont pas suffi à compenser les difficultés économiques croissantes. Malgré des investissements importants dans de nouvelles lignes de production, l'entreprise n'a pas réussi à achever ces projets en raison d'un manque de financement. Christian Grelaud a souligné que « le redressement judiciaire est le meilleur de ce qu'il pouvait arriver, car il laisse la porte ouverte à des repreneurs qui apporteraient de l'argent frais pour finir cette première ligne ». Cependant, le manque de 7 millions d'euros nécessaires pour terminer la première ligne de production a été un obstacle insurmontable.