Le marché de l’immobilier de bureau en région parisienne connaît une dégringolade spectaculaire des prix. En cause, la désaffection des investisseurs, amplifiée par la hausse des taux d’intérêt et des incertitudes politiques.
L’immobilier de bureau plonge à Paris
La région parisienne subit une chute marquée du prix moyen dans l'immobilier de bureau, qui atteint désormais 5.800 euros du mètre carré au deuxième trimestre 2024. Ce montant reflète une baisse de 23 % sur un an et de plus de 30 % par rapport au pic enregistré au premier trimestre 2021, selon les données d'Immostat. Le volume des transactions suit une tendance similaire : 987 millions d'euros investis au premier semestre 2024, soit une diminution de plus de 64 % par rapport à la même période l'année précédente.
Baisse historique des prix et des transactions dans l'immobilier de bureau
La hausse des taux d'intérêt d'emprunt a fortement ralenti le marché. Olivier Ambrosiali, directeur général adjoint de BNP Paribas Real Estate, souligne auprès des Echos que les principaux acheteurs, tels que les SCPI et les assureurs, sont actuellement à l'arrêt. Les dernières élections législatives ont brouillé les projections des investisseurs, retardant ainsi toute reprise. Malgré cette situation morose, aucun dossier en cours n'a été annulé suite à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Les bureaux situés dans le quartier central des affaires à Paris semblent mieux résister à la crise. « La demande locative y est forte », explique Olivier Ambrosiali. Les entreprises recherchent des emplacements centraux bien desservis par les transports en commun, ce qui soutient la demande dans ces zones. En revanche, en banlieue, les investisseurs se positionnent surtout sur des opportunités où le vendeur est prêt à céder à un prix attractif. Quelques acquisitions sont réalisées pour transformer des bureaux en logements, bien que des obstacles économiques et politiques subsistent.
Opportunités en centre-ville, défis en périphérie
La demande placée de bureaux, qui inclut les prises à bail et les ventes à l'occupant, a diminué de 5 % au premier semestre 2024, atteignant 853.300 mètres carrés, selon Immostat. Cette baisse est désormais considérée comme une la norme, depuis l'essor du télétravail et des systèmes de postes de travail partagés. La demande placée annuelle en Ile-de-France devrait se stabiliser autour de 1,9 million de m2, contre un peu plus de 2,3 millions avant la pandémie de Covid-19.
La baisse de la demande s'est accentuée au deuxième trimestre 2024, atteignant 9 %, principalement en raison de l'absence de grandes transactions de plus de 5.000 m2. La demande des grands utilisateurs existe toujours, mais les délais de négociation se sont allongés, retardant ainsi la concrétisation des projets.
Il existe aussi une diminution de la demande pour les petites surfaces de moins de 1.000 m2, reflet du manque de visibilité des chefs d'entreprise face à l'inflation, la hausse des taux et les élections récentes. Les nombreux ponts du mois de mai ont également freiné les signatures. Paris continue néanmoins de concentrer 50 % de la demande des entreprises, malgré des loyers élevés qui dissuadent les sociétés situées en banlieue de s'y installer.