Les producteurs bio s’estiment trahis par la grande distribution

Dans une lettre ouverte aux enseignes de la grande distribution, les producteurs bio dénoncent un désengagement des supermarchés concernant le bio. Le secteur s’inquiète.

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Par Benoit Vrignaud Modifié le 6 décembre 2022 à 13h24
Producteurs Bio Supermarchés
@pexels - © Economie Matin
7,3 %La baisse des commandes et des réassorts des grandes surfaces a baissé de 7,3% de janvier à septembre 2022

Les producteurs bio dénoncent un désengagement de la part des supermarchés

Trois organisations représentantes de la filière Bio ont publié une lettre ouverte aux grandes enseignes de supermarchés pour dénoncer un désengagement du bio. Les producteurs bio signataires, Synabio, FOREBio et la FNAB, s’adressent à Leclerc, Casino, Carrefour, Auchan, Coopérative U, Cora et Intermarché. Ils dénoncent un désengagement du bio, qu’ils constatent par une « progression de la demande pour les premiers prix » au détriment de la filière agriculture biologique.

Le danger de cette hausse, justifiée par le contexte d’inflation, est d’engager le secteur entier dans un cercle vicieux, qui pousserait certaines fermes ou exploitations à fermer définitivement. En effet la demande sur les produits alimentaires bio en particulier baisse. Le niveau de désintérêt des Français inquiète les agriculteurs. Certains risquent la faillite si les supermarchés réduisent leurs commandes et les réapprovisionnements des stocks. La baisse estimée due à ces pratiques serait de 7,3% dans la période entre janvier et septembre 2022. Elle avait déjà baissé en 2021.

Un secteur en difficulté de nouveau éprouvé

La lettre ouverte reproche aussi aux enseignes de réduire les effectifs dédiés au bio dans leurs magasins et de diminuer la mise en évidence des produits bio en les répartissant au milieu d’autres « catégories aux contours mal définis comme l’offre durable ». Cette pratique est dénoncée par les producteurs bio comme créant « la confusion chez les consommateurs ». D’autre part, les fermes bio nécessitent 3 à 5 ans d’ouverture en tant qu’exploitation d’agriculture biologique pour obtenir le label. Des fermetures mêmes temporaires viendraient invalider cette obtention.

Il y a donc pour les producteurs des enjeux de taille derrière leurs contrats avec les supermarchés. Une poursuite de cette situation pourrait avoir un impact négatif important sur le secteur. Entre concurrence de produits faussement labellisés et trahison, inflation et banalisation estimée des grandes surfaces, la filière bio fait face à bien des défis dans la lutte pour sa survie.

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