Y a-t-il encore de la place dans les chariots de supermarché des Français pour les produits bio ? Les derniers chiffres démontrent un désintérêt des consommateurs pour cette offre en difficulté en raison de l’inflation.
Les consommateurs français boudent les produits bio
Selon les chiffres de la Fnab (Fédération nationale d'agriculture biologique), les ventes de produits bio ont reculé de 6,3% entre janvier et septembre de cette année. Et le recul des achats devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année au vu de l'inflation toujours aussi importante dans l'alimentaire. Avec des produits bio qui coûtent en moyenne 30% plus chers que leurs équivalents classiques, les consommateurs font des arbitrages afin de préserver leur pouvoir d'achat. Et c'est le bio qui trinque, tout particulièrement au sein des enseignes spécialisées où les ventes ont trébuché de 16%, selon NielsenIS repris par BFM TV. Dans les grandes surfaces, la baisse des ventes n'est « que » de 5,3%.
Des produits bio trop chers en période d'inflation
Et pourtant, c'est bien la grande distribution qui est visée par une lettre ouverte de la Fnab et deux autres organisations du secteur (Synabio et FOREBio). Elle demande aux enseignes, « leaders de la distribution alimentaire », de continuer à jouer un rôle-clé dans le maintien d'une offre bio visible, attractive et diversifiée. Les organisations constatent que les grandes surfaces se désengagent du marché bio. Dans cette période inflationniste, les supermarchés font plus de place pour les produits premier prix. Néanmoins, le patron de Système U, Dominique Schelcher, l'a assuré à France Inter : « Il n'y a pas de désinvestissement massif sur le bio chez Système U ».
Pas d'abandon du bio pour les grandes surfaces
Pour le réseau, le coupable n'est autre que l'inflation. NielsenIS rebondit sur cet argument : « En période d'inflation, peu de foyers peuvent se permettre d'acheter 100% bio, et vont donc réaliser des arbitrages ». Les familles et les jeunes foyers n'ont plus nécessairement les moyens d'acheter bio, un privilège réservé le plus souvent aux ménages aisés qui ont stabilisé leurs achats de produits bio. « Les Français sont 54% à déclarer que les produits bio sont trop chers par rapport aux bénéfices qu’ils apportent », selon le cabinet.