Nouvelle alerte concernant l’empreinte carbone du numérique. Les objets pèsent de plus en plus lourds. Faute de changement radical, elle pourrait être multipliée par trois d’ici à 2050 en France.
L’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici 2050
Le numérique, un gros pollueur dans les prochaines années ?
Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’usage du numérique vont s’alourdir dans les prochaines années. Tel est le constat dressé par la dernière partie du rapport de l’Arcep et de l’Ademe sur le sujet. L’autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse et l’agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie estiment une multiplication par trois de l’empreinte carbone du numérique d’ici 2050. Ce scénario, redouté, se base sur une continuité des usages des objets comme actuellement.
Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre bondiraient de 187% à cette date. Sans parler de la consommation de minéraux rares, plus 59%. Ils sont indispensables pour fabriquer les smartphones, les télévisions, les ordinateurs ou encore les montres connectées. Dans le même temps, la consommation énergétique augmenterait de 79%. Enfin, dernier axe : du fait de l’augmentation des usages, de nouveaux centres de données devraient voir le jour. Ils représenteraient 22% des émissions supplémentaires.
Quatre scénarios envisagés
Pour tenter d’éviter d’en arriver là, l’Arcep et l’Ademe proposent quatre scénarios différents. Du moins au plus ambitieux. Parmi les mesures simples : renforcer l’écoconception des objets. Mais surtout, rallonger leur durée de vie d’un an et continuer de lutter contre l’obsolescence programmée. D’autres mesures restent sur la table : remplacer les télévisions par les vidéoprojecteurs bien moins gourmands en ressources énergétiques. Rien que ce changement pourrait permettre de baisser de 16% les émissions de gaz à effets de serre liées au numérique en 2030.
Enfin, elles misent aussi sur une génération dite frugale. C'est-à-dire, refusant une bonne partie des loisirs du numérique. Mais ce scénario est peu probable. À l’inverse, des générations de plus en plus connectées pourraient causer une augmentation de l’empreinte carbone du numérique et l’épuisement à vitesse grand V des ressources.