Le premier tour des élections législatives 2024 qui s’est tenu le 30 juin 2024 a confirmé la tendance : le Rassemblement National devient le « premier parti » de France, après une victoire éclatante aux Européennes. Emmanuel Macron, de son côté, voit son parti, Renaissance, se désintégrer et faire un score bien en-deçà de ses espoirs. Quant au Nouveau Front Populaire, il résiste sans pour autant réussir le coup de force contre l’extrême-droite.
Législatives 2024 : victoire du RN, Bérézina pour Renaissance
Législatives : le RN obtient un tiers des voix des Français
Succès, mais aussi déception dans les rangs du RN. Le parti de Marine Le Pen, issu du FN, obtient 33,1% des voix selon les résultats définitifs publiés le 1er juillet 2024 par le ministère de l’Intérieur. Le parti devient le premier parti de France mais ne réussit pas le coup de force espéré. Reste qu’entre députés élus au premier tour et les députés en ballottage, le parti est en tête dans 297 circonscriptions, du jamais vu.
Le RN et ses alliés des Républicains après la sécession d’Éric Ciotti s’offrent néanmoins le luxe d’avoir le plus grand nombre d’élus dès le premier tour avec 40 députés. Mais la question reste entière : le RN réussira-t-il à avoir la tant espérée majorité absolue à l’Assemblée nationale ? Pour rappel, il faut atteindre le seuil de 289 députés, ce qui est a priori à la portée du parti.
Le NFP fait de la résistance et se place en concurrent sérieux
Autre surprise, surtout pour le camp présidentiel qui n’avait pas prévu une telle alliance, les résultats du Nouveau Front Populaire (NFP). Avec 28,1% des voix obtenues au premier tour des législatives 2024, il se place comme la deuxième force politique du pays. Et prévoit d’ores-et-déjà de faire barrage à l’extrême-droite.
Le NFP s’offre en outre le luxe d’avoir réussi à faire élire 32 députés dès le premier tour et a été en tête dans 159 circonscriptions.
Renaissance se fait effacer de la carte de France
Le coup dur l’encaisse sans aucun doute le parti Renaissance et l’alliance Ensemble pour la République portée par le gouvernement. Avec seulement 21% des voix, le parti souffre des réformes voulues par le gouvernement, notamment la réforme des retraites, qui ont été soutenues par les élus locaux et les députés. La sanction n’a pas été évitée.
Seuls quatre candidats ont été élus au premier tour, pour la coalition « Ensemble », et le parti se retrouve en tête de seulement 70 circonscriptions. De quoi laisser penser que le prochain gouvernement sera bel-et-bien un gouvernement de cohabitation…
Quelle sera la composition de l’Assemblée nationale après les législatives 2024 ?
Désormais, la France retient son souffle : qui sera le premier parti à l’Assemblée nationale au 7 juillet 2024, date du second tour des élections ? Difficile à dire. Car tout dépendra des accords passés entre les partis et du possible barrage contre l’extrême-droite.
Le NFP a d’ailleurs été clair dès le soir du 30 juin 2024 : dans les triangulaires et quadrangulaires, au nombre record à la suite du bond dans la participation (moins de 40% d’abstention, du jamais vu depuis les années 80), son candidat est appelé à se retirer dès lors qu’il est en position de faiblesse et afin de permettre de faire barrage contre le RN. Étonnamment, le gouvernement aussi a appelé ses troupes à ce faire, par la voix de Gabriel Attal. Quelques premiers désistements ont même déjà été annoncés, d’un côté comme de l’autre.
Plus ambigus, par contre, Les Républicains et le parti Horizons, le premier appelant à faire barrage au NFP, le second aux deux.
Combien suivront les indications, parmi les candidats, et combien suivront les instructions de vote, parmi les électeurs ? Et quelle sera l’influence des près de 40 % d’électeurs abstentionnistes ? Finalement, rien n’est joué. Si la percée du Rassemblement National est claire, son arrivée au pouvoir est loin d’être garantie.