Dans un climat économique tendu, marqué par des investissements massifs dans les raffineries françaises, TotalEnergies pourrait revoir son engagement concernant le plafond des prix du carburant. Cette remise en question survient à la suite de propositions législatives visant à prolonger certaines taxes sur le secteur énergétique.
Le plafond des prix du carburant remis en cause par TotalEnergies
Après une période difficile de 15 ans marquée par des marges de raffinage « calamiteuses » qui ont affecté le secteur pétrolier européen, TotalEnergies a investi pour maintenir trois raffineries en France (Donges, Normandie et Feyzin) et en en transformant deux autres en bioraffineries (La Mede et Grandpuits). Pour cela, le groupe a dépensé plus de 2 milliards d'euros depuis 2012. Malgré ces efforts, l'année 2020 a vu les pertes de l'activité de raffinerie culminer à 1,5 milliard d'euros, éclipsant le précédent record de 1,4 milliard en 2014. C'est pourquoi le groupe pétrolier entend bien faire pression sur les députés en menaçant de supprimer le plafond des prix du carburant.
Des investissements massifs pour les raffineries
Dans ce contexte économique difficile, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a mis en garde contre l'impact de nouvelles taxes envisagées par le gouvernement français. Le groupe s'était engagé à maintenir le plafond des prix du sans-plomb et du gasoil à 1,99 euro par litre dans ses stations-service. Mais cette mesure pourrait être remise en question. « Si l'État nous ajoute des taxes, on reconsidérera la mesure », a averti Pouyanné lors de l'inauguration d'une station-service 100% électrique à Lyon. Le PDG estime que les consommateurs devraient bénéficier directement des efforts de l'entreprise pour contenir les prix, sans l'intervention de nouvelles taxes.
Le plafond des prix du carburant en question
Le projet de loi de finance pour 2024 envisage la prolongation d'une taxe dite « exceptionnelle » sur les superprofits des entreprises pétrolières et des producteurs d'électricité. Ces taxes étaient prévues pour prendre fin le 31 décembre, mais des amendements soutenus par les élus Renaissance pourraient les prolonger d'une année supplémentaire. Cette perspective a déclenché la réaction de TotalEnergies et d'autres acteurs du secteur. Pour éliminer toute ambiguïté, le groupe précise également que les prix des produits pétroliers vendus aux distributeurs, comme Leclerc, sont fixés par le marché à Rotterdam, et non par TotalEnergies.