Le glissement sémantique n'a pas échappé aux observateurs : les membres du gouvernement et ses représentants ne parlent plus de « panier anti-inflation » depuis quelques jours. Le dispositif aurait tout simplement été enterré par l'exécutif.
Le panier anti-inflation du gouvernement serait mort et enterré
Devant la hausse vertigineuse des prix dans les rayons, le gouvernement avait évoqué l'idée d'un « panier anti-inflation » sur une cinquantaine de produits, notamment alimentaires, vendus à prix très bas. Plusieurs enseignes de la grande distribution, à l'image de Système U et Lidl, ont rapidement saisi la balle au bond en lançant leurs propres paniers dés début février, mais au bout du compte, cette idée serait morte et enterrée. Selon la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, le gouvernement a renoncé à imposer ce dispositif. Samedi 4 mars, au micro de France Info, la représentante du premier syndicat agricole a expliqué avoir rencontré Bruno Le Maire « et il nous l'a confirmé, il n'y aura pas de panier anti-inflation ».
Finalement, pas de panier anti-inflation
À la place, l'exécutif va demander aux distributeurs de faire « zéro marge » sur certains produits, ce qui n'est pas tout à fait la même chose qu'un panier bien identifié. La FNSEA ne voulait pas de ce panier qui allait « casser les prix et s'adresser à tout le monde », alors que l'organisation voulait plutôt des actions ciblées comme un chèque alimentaire pour les ménages les plus modestes. Pour Christiane Lambert, « il faut inciter les Français à mieux consommer, à choisir des produits bruts et frais, car les produits qui augmentent le plus sont les produits traiteurs ».
Des courses à « prix cassés »
Des distributeurs avaient montré une certaine hostilité pour ce projet, à l'image d'Alexandre Bompard, le PDG du groupe Carrefour. Il estime que ce panier avait un « petit risque technocratique ». Le gouvernement devrait présenter ses mesures anti-inflation le 15 mars. Olivier Véran, le porte-parole de l'exécutif, a promis que les Français allaient pouvoir faire leurs courses à « prix cassés », sans s'étendre sur les mesures concrètes (et sans parler de panier anti-inflation). Suite aux négociations annuelles entre distributeurs et industriels, les prix devraient augmenter de 10% dans les rayons cette année.