Après deux années pandémiques durant lesquelles les entreprises ont pu profiter des aides publiques pour se maintenir à flot, le nombre de défaillances est reparti à la hausse dans de nombreux pays, dont la France. Un mouvement qui va s'amplifier l'année prochaine.
Il faut s'attendre à une hausse significative du nombre de défaillances d'entreprises en 2023, selon les prévisions de l'assureur Allianz Trade. Des signes avant-coureurs sont déjà visibles partout dans le monde : en France, au troisième trimestre, le nombre de procédures auprès des tribunaux de commerce a augmenté de 69% par rapport à l'an passé, d'après des chiffres du cabinet Altarès. Dans d'autres pays, dont l'Autriche et la Turquie, la progression est tout aussi importante. Le rapport de l'assureur annonce une hausse de 19% des défaillances l'année prochaine dans le monde, contre 10% pour 2022.
Entreprises françaises : le robinet des aides publiques s'est tari
Il faut toutefois garder la tête froide : si le nombre de défaillances devrait effectivement grimper en flèche, c'est en grande partie parce que les entreprises ont pu tenir le choc durant la crise sanitaire grâce aux aides publiques. Prêts garantis par l'État, chômage partiel pris en charge… En France, le gouvernement a sorti la grosse artillerie pour soutenir les entreprises pendant la pandémie. Le robinet s'est depuis asséché, et c'est pareil dans de nombreux autres pays. Toutefois, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne.
Des prix de l'énergie qui pèse lourd
Ainsi, le nombre de défaillances devrait enregistrer une baisse en Italie l'année prochaine, tandis qu'en Allemagne, le niveau est encore peu élevé. Cette année, la hausse des défaillances devrait être de 10% en France, puis de 29% en 2023. Allianz Trade explique que la facture énergétique va coûter cher, mais aussi les augmentations de salaire liées à l'inflation et la hausse des taux d'intérêt qui assèche les possibilités de crédit.