La Poste fait face, depuis des années, à une baisse drastique du volume de courrier, remplacé par les mails et autres messages. Un changement en profondeur qui nécessite adaptation. L’institution se prépare donc à embrasser la livraison de repas comme sa principale activité dans les dix prochaines années.
La Poste : en 2030, la livraison de repas sera centrale
La Poste : de la lettre aux repas
La baisse significative de la distribution de courrier, qui ne représentera plus que 15% des activités de La Poste d'ici fin 2024, a obligé l'entreprise à repenser son modèle d'affaires. Philippe Wahl, le PDG de La Poste, interrogé par les sénateurs le 10 avril 2024, souligne cette transition en rappelant que, si en 1990 le courrier représentait 70% du chiffre d'affaires, cette ère est révolue.
Aujourd'hui, La Poste envisage une diversification de ses activités, mettant l'accent sur la livraison de repas à domicile, une réponse adaptée au vieillissement de la population et à l'évolution des besoins sociétaux. « Nos missions de service public, nous les tenons », assure le PDG de La Poste qui rappelle toutefois qu’elles « sont sous tension »
Les repas : nouvelle activité centrale de La Poste
Cette réorientation vers la livraison de repas est envisagée comme une solution pérenne pour maintenir La Poste au cœur du service public, même en l'absence de lettres à distribuer. En se positionnant en force sur le marché de la livraison de repas, qui connaît une expansion rapide, La Poste anticipe de devenir le leader de ce secteur en France.
Avec plus de 15.000 repas livrés quotidiennement, soit 5 millions en 2023, et une ambition de doubler ce chiffre en 2024, l'entreprise démontre sa capacité à s'adapter. Surtout que le marché à prendre est énorme : 150.000 repas sont livrés chaque jour en France, soit une marge de progression très large dans laquelle La Poste a son rôle à jouer.
Garder les facteurs en France malgré la baisse de l’activité
Si La Poste se réoriente, c’est que la baisse de l’activité courrier a conduit à une chute de 6 milliards d’euros du chiffre d’affaires annuel entre 1990, avant l’avènement du mail, et 2024. Or, La Poste emploie 65.000 facteurs que Philippe Wahl veut continuer d’employer. Pour lui, il faut que les facteurs « restent au service du pays, même quand il n'y aura plus de lettres ».