L’exécutif pensait probablement que la réforme des retraites allait permettre de redorer son blason auprès de Fitch Ratings : l’agence de notation y a vu au contraire une raison pour abaisser la note de la France !
La note de la France abaissée par Fitch !
Coup dur pour le gouvernement : Fitch a en effet abaissé la note de la France, passant de AA avec perspective négative, à AA- avec perspective stable. C'est une mauvaise nouvelle puisque cette note influe directement sur les taux pratiqués par les marchés financiers lorsque la France emprunte pour financer sa politique. Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a réagi en rappelant que l'agence Moody's avait fait une évaluation différente la semaine précédente : Aa2, ce qui correspond au AA de Fitch. Le locataire de Bercy regrette l'« appréciation pessimiste de Fitch quant aux perspectives de croissance de la France et de la trajectoire de sa dette » et déplore que l’agence « sous-évalue les conséquences des réformes [engagées] » : assurance-chômage, retraites et baisse des impôts de production.
Perspectives économiques incertaines face aux tensions sociales
L'agence de notation justifie sa décision en évoquant les récentes tensions sociales qui, selon elle, pèseront sur la capacité du pays à réduire le déficit et la dette. Elle mentionne l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, qui selon elle, renforcera probablement les forces radicales et « anti-establishment » dans le pays qui va être de plus en plus difficile à gouverner. Et il y a également les perspectives économiques, qui s'annoncent moins robustes que prévu. Fitch anticipe une croissance de 0,8 % en 2023 au lieu de 1,1 %, et de 1,3 % en 2024, contre 1,9 % lors des dernières prévisions. Le gouvernement, quant à lui, table sur 1 % de croissance en 2023.
La note de la France en prend un coup
L'Insee a relevé de son côté une légère croissance du PIB de 0,2% au premier trimestre. La dette publique française est considérée par Fitch comme le principal « point faible » du pays. En réponse, Bruno Le Maire a affirmé la détermination du gouvernement à rétablir les comptes publics dans les quatre années à venir. Le gouvernement prévoit d'accélérer le désendettement pour atteindre en 2027 une dette de 108,3 % du PIB, mais toujours loin de l'objectif européen de 60 %.