L’usine de La Hague se prépare à recevoir un nouveau souffle. Emmanuel Macron vient d’annoncer un plan d’investissement majeur pour moderniser les infrastructures, mais aussi développer de nouvelles technologies pour le traitement des déchets nucléaires.
Nucléaire : Macron annonce un investissement majeur à la Hague
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Modifié le 28 février 2024 à 11h10
Des réacteurs nucléaires à la Hague jusqu'en 2100 ?
Le conseil de politique nucléaire réuni à l'Élysée le 26 février 2024, présidé par Emmanuel Macron, a dévoilé un important programme d'investissement à l'usine de La Hague, dans la Manche, visant à renforcer la position de la France comme leader mondial du nucléaire. Ce plan, évalué à plusieurs milliards d'euros, vise non seulement à moderniser les infrastructures existantes, mais aussi à développer de nouvelles technologies pour le traitement des déchets nucléaires.
Au cœur de ce projet d'envergure, l'accent est mis sur l'innovation et la recherche. L'objectif ? Développer des solutions de pointe pour le retraitement du combustible usé, prolongeant ainsi sa durée de vie et réduisant l'impact environnemental. La construction des nouveaux réacteurs est prévue pour les années 2040-2045. Sachant que la durée de vie minimale de ces réacteurs est de 60 ans, la France se projette déjà au-delà des années 2100. Au départ, la France rêvait de développer une nouvelle génération de réacteurs nucléaires utilisant le plutonium. Mais en 2018, l'abandon du projet Astrid, un réacteur avancé, a mis fin à ces ambitions.
Pas encore de décisions sur les SMR
L'annonce de ces investissements majeurs est une bonne chose pour l'économie locale et nationale. La modernisation de l'usine de La Hague devrait créer des milliers d'emplois, dynamisant ainsi le marché du travail dans la région. Depuis les années 70, l'usine de La Hague, gérée par Orano, se spécialise dans le retraitement et le recyclage du combustible nucléaire, créant plus de 4 000 emplois localement. Elle atteindra sa fin de vie vers 2040. L'avenir du site Orano à Melox, dans le Gard, qui produit du combustible Mox à partir de matériaux recyclés et emploie environ 900 personnes, sera également en question, car il devrait fermer ses portes autour de 2040.
Enfin, cet investissement massif dans le nucléaire s'accompagne d'un engagement ferme envers la sécurité et la transparence. Le gouvernement promet de mettre en place des mesures strictes pour garantir la sûreté des installations et la protection de l'environnement. Le débat sur les petits réacteurs innovants (SMR) a bien eu lieu lors du conseil de politique nucléaire, mais sans décision concrète sur un prototype à Marcoule, malgré les espoirs du secteur. EDF et son projet Nuward étaient les plus pressentis. C'était le troisième conseil de ce genre organisé par le président de la République après ceux de janvier 2023 et de juillet 2023.