Qu’est-ce qui fait les krachs boursiers ?

Si l’effondrement de Worldline restera dans les annales avec une perte de près de 60 % sur une seule séance, on assiste également à une multiplication des accidents boursiers, à l’image d’Alstom et Sanofi. Faut-il craindre d’autres capitulations boursières ? Voilà le résumé de mon intervention sur Ecorama du 30 octobre 2023.

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Par Charles Sannat Publié le 31 octobre 2023 à 10h30
Krach Boursier Causes Analyse Monde Sannat
Qu’est-ce qui fait les krachs boursiers ? - © Economie Matin
43%Lors du krach de 2008 le CAC40 avait chuté de 43% en 10 mois.

Contrairement à ce que l’on veut bien nous dire, les krachs sont parfaitement prévisibles et aujourd’hui nous avons tous les critères qui sont réunis pour que les marchés craquent.

Un krach ce n’est pas la fin du monde, loin de là. C’est un moment de réajustement violent des valeurs boursières. Rien de plus. Rien de moins.

C’est un moment désagréable pour ceux qui ont besoin de leur argent à ce moment-là. C’est un moment d’opportunité pour ceux qui ont de l’argent disponible et qui n’en ont pas besoin. Rien de plus. Rien de moins.

La guerre peut être la fin du monde, et elle est toujours la fin du monde pour ceux qui y laissent leur vie.

Un krach boursier n’est jamais la fin du monde.

Tout est relatif.

Alors, pourquoi sommes nous dans une période pre-krach ?

Simple.

Inflation, hausse de taux et récession.

Vous avez là, la trinité du krach boursier.

L’inflation rabote les bénéfices des entreprises qui n’arrivent pas tout le temps à vivre avec en sauvegardant le niveau de leurs marges.

Pour lutter contre l’inflation les banques centrales montent les taux. En montant les taux, il y a moins de croissance donc moins de ventes et moins de bénéfices. En montant les taux et c’est le deuxième effet « kisskool », la dette à court terme des sociétés endettées coûte de plus en plus cher, ce qui entraîne moins de bénéfices et parfois pour les entreprises les plus fragiles de grosses difficultés.

Enfin, bien évidemment, il faut que cela arrive dans un contexte de marchés dont la valorisation est très élevée ce qui est le cas aujourd’hui.

C’est dans ce contexte logique, que la tension sur les marchés augmente, et l’on sent bien l’anxiété des marchés qui réagissent avec une grande violence à chaque mauvaise nouvelle sur un titre.

Pour vous le dire autrement, il va y avoir un krach boursier à très court terme sauf si les banques centrales annoncent une baisse des taux directeurs très prochainement.

Mon petit doigt et mes poules de cristal me disent qu’une telle décision n’est pas à l’ordre du jour.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

1 commentaire on «Qu’est-ce qui fait les krachs boursiers ?»

  • Christian PIRE

    Mon commentaire

    Ce qui fait les krachs boursiers sont les dérives informationnelles* ? menant aux effets et dérives d’une commercialisation financière non maîtrisée, voire trompeuse.
    Sans cela, les marchés financiers ne pourraient pas connaître des euphories et crises. Les commentaires qui oublient ces réalités sont des histoires.
    Le marché boursier est comme votre marché quotidien, il ouvre et ferme sur des échanges réalisés à un prix fixé lors de chaque échange de volumes d’actions, et autres. Pourriez-vous dire que votre marché quotidien a connu un krach ?
    Si l’analyse de monsieur Sannat a comme toujours une certaine pertinence, je pense qu’il est nécessaire de rappeler que le marché boursier ouvre et ferme sur des échanges de volumes de titres (actions ou autres) entre acheteurs/vendeurs, à un prix fixé pour chacun des volumes échangés…Tout comme à Rungis, et lors de votre marché quotidien où ont lieu des échanges de denrées à un prix fixé pour chacun des volumes achetés ou vendus. Pour le reste, les communications dites « boursières » communiquant sur une Bourse qui monte ou qui baisse sont des élucubrations commerciales n’ayant aucune pertinence professionnelle. C’est bien en cela que le site Humanity Invest essaye de se différencier. La bourse ouvre et ferme sur des échanges de volumes de titres à un prix fixé lors de chacun des échanges. La Bourse fermée, la seule certitude des cours de fermeture, étant qu’il n’y avait plus d’acheteur ou vendeur à ce cours, ôte toute crédibilité d’analyse ou de référence financière à ce cours de fermeture. Ainsi, du simple fait que les indices, « dits boursiers », tel le CAC 40, soient estimés sur base des cours de fermeture (dont l’enseignement est qu’il n’y avait plus d’acheteur ou vendeur à ce cours de fermeture) font de ces derniers, non des indices financiers boursiers, mais des indices de logique simpliste comptable. Indices de logique comptable qui ne peuvent, en aucun cas, être élevés en référence financière, et encore moins comme base de réflexion, et d’actions commerciales, sans un retraitement respectant les principes moraux et juridiques.

    *Notamment les dérives, analyses, et autres commentaires ne faisant pas la différence entre le prix, la valeur économique, et les valorisations comptables.

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