Une nouvelle ère du voyage ferroviaire économique s’annonce en France avec l’arrivée prévue en 2028 de Kevin Speed, promettant des liaisons abordables entre les grandes villes françaises.
TGV : Kevin Speed veut faire de l’ombre à la SNCF
Kevin Speed : place aux trajets en train abordables et sans réservation
Kevin Speed, un opérateur ferroviaire fondé en 2021, ambitionne de transformer le paysage du train à grande vitesse en France. Le 29 février 2024, il a signé un accord sur dix ans avec SNCF Réseau. Avec des projets de liaisons depuis Paris vers des destinations clés telles que Lille, Strasbourg et Lyon, l'entreprise vise à concurrencer directement les lignes les plus rentables du TGV. Fondée par Laurent Fourtune, un expert des transports publics fort d’une expérience de huit ans à la RATP, Kevin Speed se positionne comme le champion du « low cost » dans le secteur, promettant des billets dès 5 euros pour un Paris-Lille et envisageant des tarifs défiant toute concurrence pour les autres destinations.
Le modèle économique de Kevin Speed repose sur une approche radicalement différente de celle de ses concurrents. Proposant des billets à partir de 3 euros les 100 kilomètres, l'entreprise envisage de rendre le voyage en train plus abordable que jamais. Par exemple, un trajet Paris-Lyon pourrait coûter aux voyageurs environ 20 euros, un prix somme toute accessible pour une ligne de 400 kilomètres. Cette stratégie de tarification est complétée par un système d'abonnement innovant, encourageant les voyages fréquents en réduisant le coût unitaire par trajet. En éliminant les réservations, Kevin Speed simplifie également l'expérience utilisateur, permettant aux passagers de passer simplement avec une carte ou un téléphone, rendant le processus de paiement fluide et sans tracas.
Le pari de l’optimisation opérationnelle
Pour soutenir ses ambitions tarifaires agressives, Kevin Speed mise sur une utilisation maximale de l'espace et une efficacité opérationnelle accrue. En envisageant des trains pouvant accueillir jusqu'à 750 passagers grâce à une configuration tout en sièges, l'entreprise espère surpasser la capacité des trains SNCF traditionnels. L'absence de première classe et de services supplémentaires comme les bars vise à optimiser l'espace pour le confort minimum. De plus, l'introduction de trains avec un nombre de portes doublé par rapport aux TGV existants devrait réduire significativement le temps d'arrêt en gare, permettant ainsi des rotations rapides et nombreuses, à l'image d'un « RER à 300 km/h ».
Cependant, le chemin vers le succès n'est pas exempt d'obstacles. Kevin Speed doit naviguer dans un paysage complexe, nécessitant un investissement initial conséquent d'un milliard d'euros et l'obtention de l'accord de l’Autorité de Régulation des Transports (ART). De plus, la start-up fait face à des défis logistiques majeurs, notamment la capacité de commander et de recevoir 20 TGV d'Alstom dans un délai ambitieux, compte tenu du carnet de commandes déjà saturé du constructeur. Si Kevin Speed parvient à tenir son pari de « rendre la grande vitesse accessible à tous, tous les jours »... la SNCF n'a qu'à bien se tenir !