En 2029, la Normandie deviendra le théâtre d’une innovation majeure dans le secteur aérien. Une usine à Petit-Couronne produira un kérosène décarboné, promettant de réduire l’empreinte carbone des avions tout en stimulant l’économie locale.
Transition écologique : le kérosène synthétique bientôt produit en Normandie
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Modifié le 9 janvier 2025 à 17h07
1,3 milliards d'euros Le coût total du projet de l’usine de kérosène de synthèse est de 1,3 milliards d'euros
Le secteur aérien est sous pression pour réduire son impact environnemental. En réponse à cette urgence, un projet ambitieux piloté par Verso Energy verra le jour en Normandie. Avec un investissement de 1,3 milliard d’euros, l’usine de Petit-Couronne produira un kérosène de synthèse respectueux du climat. Ce projet s’inscrit dans le cadre des objectifs européens RefuelEU Aviation, qui imposent une utilisation accrue de carburants durables dans l’aviation. Décryptons les enjeux et l’impact potentiel de cette initiative.
Une réponse aux défis environnementaux de l’aviation
Le transport aérien est responsable d’environ 2,5 % des émissions mondiales de CO₂, et cette part pourrait croître dans les années à venir. L’usine de Petit-Couronne entend répondre à ce défi en produisant 81 000 tonnes de kérosène de synthèse par an. Cette production sera rendue possible grâce à des infrastructures de pointe :
- Un électrolyseur alimenté par 400 MW d’électricité décarbonée.
- Du CO₂ biogénique, issu de la chaufferie biomasse d’Alizay, capté et réutilisé dans le processus de fabrication.
Le kérosène ainsi produit sera destiné principalement aux aéroports parisiens, qui devront intégrer une part croissante de carburants durables : 1,2 % dès 2030 et jusqu’à 35 % en 2050, selon la réglementation européenne.
Une mobilisation financière et industrielle d’envergure
Avec un coût total de 1,3 milliard d’euros, le projet repose sur un montage financier ambitieux :
- 30 % des fonds proviennent directement de Verso Energy.
- 70 % du financement sera couvert par des prêts bancaires.
L’usine promet également des retombées économiques importantes pour la région, avec 250 emplois directs et indirects à la clé. Outre l’engagement de Verso Energy, le projet bénéficie du soutien de partenaires industriels locaux, renforçant ainsi l’écosystème économique normand.
Calendrier et ambitions du projet
Les étapes clés du projet DEZIR (Développement des Énergies Zéro Impact pour la Région) ont été soigneusement planifiées :
- Janvier 2025 : lancement de la concertation publique.
- Mi-2025 : début des enquêtes administratives.
- Mi-2026 : démarrage des travaux de construction.
- Mi-2029 : mise en service de l’usine, avec six mois de tests avant la commercialisation officielle.
Le projet s’inscrit dans un calendrier serré pour répondre aux exigences européennes, mais ses promoteurs se montrent confiants.
Des avantages stratégiques pour la Normandie
Le choix de Petit-Couronne n’est pas anodin. Situé à proximité de la Seine, le site bénéficie d’une accessibilité logistique optimale. De plus, la région dispose d’un réseau électrique puissant, alimenté par des sources d’énergie renouvelables. Ce positionnement stratégique permettra de réduire les coûts opérationnels tout en maximisant l’efficacité des processus industriels.
Sur le plan environnemental, l’usine promet une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, grâce à l’utilisation exclusive de CO₂ non fossile et d’électricité verte. Ce projet de kérosène de synthèse s’inscrit dans un contexte de transition énergétique global en Normandie. Parallèlement, Verso Energy travaille sur un projet complémentaire de production d’hydrogène vert à Grand-Quevilly, destiné à alimenter des installations industrielles locales. Ces initiatives renforcent la place de la région comme un acteur clé de l’innovation énergétique.