L’essor des « kei cars » au Japon bouleverse les standards de l’automobile urbaine, combinant compacité, économie et praticité pour répondre aux défis contemporains de la mobilité.
Automobile : la mini révolution japonaise des kei-cars
Kei Cars : une solution compacte et efficace
Les kei cars, avec leurs dimensions réduites (3,40 mètres de longueur et 1,48 mètre de largeur), sont conçues pour naviguer aisément dans les rues étroites et densément peuplées du Japon. Elles se faufilent et se garent dans des espaces impossibles pour des voitures standards. Ryuji, un propriétaire de Suzuki à Tokyo, explique dans les colonnes du Parisien : « Avec une citadine standard, je n’aurais pas l’espace pour me garer. » En effet, la hauteur maximale de 2 mètres de ces véhicules assure un habitacle spacieux, où même les enfants peuvent se changer debout.
Les entreprises aussi se sont adaptées. Hinoaki, un boulanger local, utilise une Daihatsu convertie en fourgonnette. « Je consomme peu d’essence, je paie mon assurance moins cher et j’arrive à me faufiler dans les petites ruelles pour mes livraisons », se félicite-t-il. Ces véhicules sont donc autant appréciés pour leur économie que pour leur praticité.
Une popularité grandissante
En vingt ans, la part de marché des kei cars est passée de 20 % à 40 %. Leur popularité s’étend des villes aux campagnes japonaises, où elles sont souvent indispensables dans les zones rurales aux routes étroites. Pierre Loing, vice-président de Nissan, souligne : « En banlieue de Tokyo, pour peu qu’on aille se perdre dans les rizières, deux voitures de largeur normale ne peuvent se croiser. »
Leur succès est également soutenu par une forte préférence des femmes japonaises, qui représentent 60 % des acheteurs. La Suzuki Alto Lapin, par exemple, avec son look rétro et mignon, a connu un grand succès, particulièrement auprès de cette clientèle.
Le défi de l’exportation
Malgré leur succès au Japon, les kei cars peinent à s’exporter. Les exigences européennes, notamment en matière de performance et de sécurité, constituent des obstacles. Cependant, l’introduction de modèles électriques comme la Nissan Sakura pourrait changer la donne. Avec une autonomie de 180 kilomètres et une vitesse de pointe de 130 km/h, la Sakura est bien positionnée pour répondre aux attentes des consommateurs européens.
Vers une révolution automobile en Europe ?
L’enthousiasme pour les petites voitures électriques gagne également l’Europe. Luca de Meo, directeur général de Renault Group, propose de s'inspirer des kei cars pour développer des véhicules urbains plus écologiques et abordables. Il fait valoir que « rouler tous les jours dans un véhicule électrique qui pèse 2,5 tonnes est un contresens écologique. » Si les places de stationnement parisiennes étaient adaptées aux dimensions des kei cars, le gain d’espace serait « équivalent à 55 stades de football », ajoute-t-il.
Les kei cars pourraient bien représenter l'avenir de la mobilité urbaine, non seulement au Japon mais aussi en Europe, à condition d’adapter les infrastructures et les réglementations.