Avec 12,7% de sa population active travaillant dans l’agriculture, le Kazakhstan souhaite s’imposer sur la scène internationale comme une grande puissance agricole. En effet, grâce à ses vastes terres agricoles et ses projets avec des multinationales, le pays cherche à s’ouvrir à de nouveaux marchés. C’est dans cette logique-là que le Kazakhstan participe au Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, du 1er au 4 octobre 2024, en tant qu’invité d’honneur.
Le Kazakhstan, nouvelle grande puissance agricole ?
Le Kazakhstan dispose d’un potentiel agricole considérable
Avec 216 millions d'hectares de terres agricoles, dont 181 millions consacrés aux prairies, le Kazakhstan dispose d’un potentiel agricole considérable. Le pays souhaite désormais présenter son potentiel agricole au reste du monde et s’imposer sur de nouveaux marchés. Il sera d’ailleurs l’invité d’honneur du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, du 1er au 4 octobre 2024.
Le Kazakhstan est déjà un acteur majeur sur le marché international des céréales, notamment du blé, et compte environ 6.000 grandes unités de production et 165.000 fermes individuelles. L’élevage occupe également une place importante avec des cheptels de 8,6 millions de bovins, 21,9 millions d’ovins et 56 millions de volailles, permettant une production de 6,5 millions de tonnes de lait cru. Cette base solide place le pays en position favorable pour renforcer ses exportations agricoles.
La Chine, un marché très important pour le Kazakhstan
L’une des grandes priorités du Kazakhstan est de renforcer ses échanges avec la Chine. En 2023, le commerce des produits agricoles entre les deux pays a atteint 1,3 milliard de dollars, et le Kazakhstan cherche à augmenter ses exportations de céréales vers la Chine, avec un objectif ambitieux de 3 millions de tonnes par an. Déjà, 1.990 entreprises kazakhes exportent vers la Chine, et des accords portant sur 28 types de produits agricoles ont été signés. L'intensification des exportations vers la Chine représente d’ailleurs une opportunité stratégique pour le Kazakhstan, qui en profite pour consolider ses relations avec l’Empire du Milieu.
Outre la Chine, le Kazakhstan cherche à attirer des investissements étrangers pour moderniser son secteur agricole. En collaboration avec des entreprises internationales comme INOKS Capital et PepsiCo, le plus grand pays d’Asie centrale développe des projets ambitieux. Parmi ceux-ci, on note la création d'un verger et la construction d'une usine de transformation de fruits dans la région d'Almaty, ainsi qu'une usine de production de snacks avec un investissement de 160 millions de dollars. De plus, un projet de production de vaccins vétérinaires est en cours en partenariat avec la société française Boehringer Ingelheim, et un complexe d’élevage intégral sera mis en place avec un consortium espagnol, représentant un investissement de 132 millions de dollars. Ces projets, soutenus par des entreprises internationales, illustrent la volonté du Kazakhstan de moderniser son secteur agricole et de le rendre plus compétitif à l’échelle mondiale.
S’ouvrir à de nouveaux marchés
Le gouvernement kazakh explore également de nouveaux marchés pour ses produits agricoles, notamment en Europe, en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est. Le 23 septembre 2024, le Premier ministre kazakh, Olzhas Bektenov, a souligné l'importance de diversifier les exportations au-delà des marchés traditionnels comme la Chine, l'Asie centrale et l'Iran. L'objectif est de renforcer les exportations vers l'Union européenne, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est, avec un soutien logistique accru pour le transport de ces produits. Cependant, l'accès à ces marchés, en particulier européens, se heurte à des défis logistiques et financiers, notamment en raison des coûts élevés de transport et du transit via des pays comme la Russie.
L’exportation de blé kazakh s’avère encore compliquée
Quant au blé, la situation s’avère plus compliquée. Bien que le Kazakhstan ait déjà exporté du blé vers l'Europe et l'Afrique du Nord par le passé, la concurrence de la Russie rend ces marchés difficiles à reconquérir. Selon Nurlan Ospanov, président de l'Union des producteurs de céréales, les coûts de transport élevés et la dépendance vis-à-vis des infrastructures russes compliquent les efforts d'exportation. Malgré cela, les producteurs kazakhs continuent de chercher des moyens d’optimiser les routes vers la Chine, tout en espérant des subventions pour réduire les coûts de transport.
En résumé, le Kazakhstan s'efforce de devenir un acteur incontournable du marché agricole mondial en diversifiant ses exportations, en attirant des investissements internationaux et en conquérant de nouveaux marchés, malgré les défis logistiques et la concurrence régionale.