Monoprix comparaît devant les tribunaux ce vendredi 5 juillet 2024 suite à une affaire qui remonte à 2018. Arthur Aumoite, 25 ans, aveugle, avait été refusé d’entrer dans un magasin de l’enseigne de supermarché à Marseille en raison de son chien-guide.
Justice : Monoprix devant les tribunaux pour avoir refusé l’entrée à un chien-guide
Un magasin Monoprix qui a refusé l'entrée d'un aveugle avec son chien-guide
Ce vendredi 5 juillet 2024, Monoprix comparaît devant le tribunal pour l'exclusion d'Arthur Aumoite, un homme malvoyant accompagné de son chien-guide, d'un de ses magasins en 2018. L'incident, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, avait choqué la toile en raison du manque criant de compassion du gérant du magasin de l'enseigne. La vidéo, qui avait atteint à l'époque plus de 300 000 vues, montrait le jeune homme de 25 ans se faire refuser l'accès à un magasin Monoprix (Marseille) pour faire ses courses par le gérant arguant des raisons d'hygiène alimentaire. Malgré ses explications et la présentation de documents prouvant le statut de son chien-guide, le gérant s'est physiquement interposé entre Arthur et son chien pour leur bloquer l'accès au magasin. L'altercation a rapidement dégénéré, le vigile du magasin ayant arraché le chien des mains d'Arthur et les ayant tous deux expulsés par la force.
Dès la diffusion de la vidéo, l'enseigne de supermarchés Monoprix s'est empressé de présenter des excuses publiques. Le groupe en a d'ailleurs réitéré de nouvelles suite à l'approche de sa date de comparution devant le tribunal.
Un procès pour faire bouger les lignes
Monoprix a rapidement pris des mesures disciplinaires contre les employés impliqués dans l'expulsion d'Arthur Aumoite, en particulier à l'encontre du directeur du magasin qui a été licencié pour faute grave trois semaines après la diffusion de la vidéo. En revanche, si l'on regarde du côté de la législation, les sanctions prévues par la jurisprudence, ce type de discrimination restent bien maigres alors même que la loi garantit depuis 1987 l'accès des chiens-guides à tous les lieux publics. Ces dernière dépassent en effet, très rarement une simple amende.
Selon les associations, ce ne sont pas moins de 200 cas de refus d'accès pour les chiens-guides qui sont signalés chaque année en France. Arthur Aumoite et des associations telles que l'Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides (ANM) et la Fédération Française des Associations de Chiens Guides d’Aveugles espèrent que ce procès permettra de faire évoluer la jurisprudence actuelle, et plus généralement, de mieux protéger les droits des personnes portant un handicap.