Quel va être le coût économique du « Jour de la Libération » ?

Le 2 avril 2025, baptisé « Jour de la Libération » par Donald Trump, marquera l’annonce de nouveaux tarifs douaniers réciproques, visant spécifiquement les 15% de pays avec lesquels les États-Unis ont les déséquilibres commerciaux les plus importants. Contrairement aux craintes du marché d’une application universelle, seuls les pays imposant des tarifs aux États-Unis ET présentant un déficit commercial avec les États-Unis seront ciblés, d’après les dernières informations communiquées.

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Par William Gerlach Publié le 2 avril 2025 à 5h30
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Énergie : qu’est-ce que l'état d'urgence décrété par Trump ? - © Economie Matin
10,5%Selon nos calculs, le tarif douanier moyen qui s’appliquera aux importations américaines passera de 4,8 % à 10,5 %.

Risquons-nous un retour vers les années 1930 ?

Selon nos calculs, le tarif douanier moyen qui s’appliquera aux importations américaines passera de 4,8 % à 10,5 %. C’est important mais en-dessous du tarif douanier de 16,7 % qui résulterait d’une application complète du programme économique de Trump tel qu’il a été présenté pendant la campagne électorale. Avec cette nouvelle hausse, le tarif moyen est désormais revenu à des niveaux qui existaient avant les accords du GATT du 30 octobre 1947.

Quels vont être les pays les plus touchés ?

L'administration Trump cible principalement 7 acteurs majeurs : l'UE, le Mexique, le Japon, la Corée du Sud, le Canada, l'Inde et la Chine, avec une approche plus ciblée que les menaces initiales d'une guerre tarifaire globale.

Sans surprise, la Chine est le pays le plus touché avec des tarifs qui vont passer en moyenne de 10,2 % à 29,5 %. Nous sommes encore loin de la menace brandie avant l’élection d’une taxe douanière de 60 % à l’égard de toutes les marchandises importées de Chine.

Ce sera certainement plus difficile encore pour les pays qui n’étaient quasiment pas soumis à des taxes douanières américaines. C’est le cas du Mexique et du Canada. Les tarifs vont grimper respectivement de 0,1 % et 0,2 % à 20 % et 25 %. Un niveau de taxation impactant pour ces deux pays qui sont complètement imbriqués dans l’économie des États-Unis.

Dans le cas de l’Union Européenne, cela devrait être plus indolore et monter à 2 % en moyenne.

Ces calculs se basent sur une élasticité-prix à court terme des importations de -0,7. L’effet à long terme est plus difficile à mesurer car on sait que l’annonce d’importants tarifs douaniers modifie la structure de la balance commerciale du fait des stratégies de substitution des produits mises en œuvre par les consommateurs et des stratégies de contournement de la part des entreprises.

Combien cela va-t-il rapporter dans les caisses de l’État fédéral ?

Les nouveaux tarifs pourraient générer « des milliers de milliards de dollars sur une décennie », selon l'administration américaine.

Le précédent chinois incite toutefois à la prudence : les revenus douaniers américains sur la Chine, après avoir atteint un pic en 2022, ont fortement chuté en 2023, illustrant l'adaptabilité des entreprises face aux barrières commerciales.

Dans les faits, nous devons être proches de 40-45 milliards de dollars par an. Un montant certes important mais loin d’être suffisant pour faire baisser significativement le déficit américain.

Wgerlach

Country Manager France & UK chez iBanFirst

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