Jour de carence : dans l’Éducation nationale, les absences ont chuté de 23%

Jour de carence : le nombre des arrêts maladie d’un seul jour a diminué de 44% dans l’Éducation nationale

La réintroduction en 2018 du jour de carence, qui prive les agents de la fonction publique de l'indemnisation pour le premier jour de congé maladie, a entraîné une forte baisse de la fréquence des arrêts maladie dans l'Éducation nationale. Ce secteur, dont les effectifs totalisent 16% de l’ensemble des agents publics, a vu la fréquence des absences diminuer de 23% en moyenne, avec une réduction de 5% du nombre total de jours d'absence pour maladie ordinaire. Ce phénomène est principalement observé pour les absences de courte durée, de moins de sept jours. En revanche, les arrêts maladie de plus de trois mois n’ont pas montré de variation importante.

Les données montrent que les arrêts d'un seul jour ont chuté de 44%, ceux de deux jours de 26%, et ceux de trois jours de 25%. Cette baisse s'explique par une réticence accrue des agents à s’absenter pour de courtes durées, probablement en raison de la perte financière encourue dès le premier jour.

Des inégalités persistantes : femmes et zones prioritaires plus impactées

Cependant, cette mesure n'a pas eu les mêmes effets pour tous les agents. Les femmes, qui représentent une majorité dans l'Éducation nationale, continuent de s’absenter plus fréquemment que leurs homologues masculins, et leurs absences ont diminué de manière plus marquée. Les personnes travaillant dans les zones d'éducation prioritaire (REP) sont également plus touchées. Bien que leurs absences aient diminué, elles restent supérieures à celles des autres zones, ce qui renforce les inégalités déjà présentes.

Ces disparités révèlent que le jour de carence, bien qu’efficace pour réduire les arrêts de courte durée, pèse davantage sur les agents les plus vulnérables, comme les femmes et ceux travaillant dans des conditions plus difficiles. Les effets potentiels sur la santé des agents, en particulier ceux incités à travailler malgré des problèmes de santé, nécessitent encore des études plus approfondies.