JO hiver 2030 : feu vert pour les Alpes, une bonne nouvelle pour la France ?

Le Comité International Olympique (CIO) a officiellement attribué, ce mercredi 24 juillet 2024, les JO hiver 2030 aux Alpes françaises. Une décision qui intervient après un long processus de sélection et de dialogue. Si cette annonce apparaît comme d’une bonne nouvelle, l’est-elle vraiment ?

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 24 juillet 2024 à 12h34
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10 MILLIARDS d'€le budget des JO de Paris 2024 s'élèverait à plus de 10 milliards d'euros

Les Alpes françaises sélectionnées pour les JO hiver 2030

Emmanuel Macron avait soutenu la candidature des Alpes françaises pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030. Après de longues discussions qui avaient été mises en suspens en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale, le Comité International Olympique (CIO) a décidé, lors de sa 142e session - session à laquelle était invité le Président français comme nous l'apprend La Provence - d'attribuer par le biais d'un vote les jeux d'hiver aux Alpes françaises, mais sous « certaines conditions ».

Deux conditions ont ainsi été mises sur la table par le CIO, comme le rapporte L'Équipe : « Si vous lisez le communiqué de la commission exécutive du CIO du 12 juin, il y avait une recommandation à la session d'accorder les Jeux Olympiques 2030 à la France à deux conditions. La première était de donner des garanties de l'État, la deuxième de formaliser l'engagement des régions. Pour la première, comme le président l'a mentionné, la situation politique en France ne permet pas d'avoir formellement cette garantie en tant que telle. Mais si le sujet sera au programme de la session demain, c'est parce qu'il y a eu des mouvements depuis le 12 juin. ». Deux autres pays étaient en lice pour accueillir les jeux d'hiver de 2030 : la Suisse et la Suède. Mais, ne souhaitant pas infliger une humiliation à la France, leurs candidatures avaient été rejetées par le CIO en novembre 2023. Le CIO a par ailleurs indiqué qu'il ne signerait pas de contrat pour les jeux d'hiver avec la France « sans garantie de livraison », c'est-à-dire, sans garantie financière.

La France toujours prête à faire l'autruche

La France vit au-dessus de ses moyens depuis plus de 40 ans et continue malgré tout à faire l'autruche. Il n'y a qu'à visionner le film documentaire de l'association apolitique Contribuables & Associés pour se rendre compte de l'absence totale de toute responsabilité fiscale de nos derniers gouvernements. Les chiffres de l'année 2023 ont pourtant sonné le tocsin :  la France détient une dette publique de plus de 3 100 milliards d'euros, un déficit de 5 % de son PIB, et pour couronner le tout, ses recettes, frappées de plein fouet par l'inflation, se sont avérées être de -7,7 milliards d'euros inférieures à celles qui avaient été initialement prévues par Bruno Le Maire, le Mozart des finances (20 milliards d'euros de recettes en 2023).

Conséquence : le prochain gouvernement - qui sera composé quand Emmanuel Macron voudra bien nommer le futur Premier ministre - devra impérativement trouver 50 milliards d'économies selon la Cour des comptes pour redresser la France. La France sera-t-elle capable de respecter ses engagements financiers envers le CIO pour les Jeux d'hiver de 2030 ? Cela apparaît peu probable. Il suffit en effet de regarder les Jeux olympiques d'été de Paris 2024 pour en douter : son budget initial était de 6,3 milliards d'euros, il a désormais franchi la barre des 10 milliards d'euros. Et il est également fort probable que les retombées économiques s'avèrent être bien moindres que celles qui étaient espérées : un grand nombre de restaurateurs parisiens se plaignent d'une baisse de 30 % de leur chiffre d'affaires en raison des restrictions de circulation mises en place dans la capitale, et ce, avant même que le coup d'envoi des JO de Paris 2024 n'ait été donné ... Malgré tout cela, Emmanuel Macron a soutenu mordicus la candidature des Alpes pour les JO d'hiver de 2030. Il ne sera pourtant plus président à cette échéance, mais comme le disait si bien Henri Queuille, « les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent »...

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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