JO 2024 : Toyota fait la pub à l’hydrogène mais…

La promotion des véhicules à hydrogène par Toyota lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 a suscité une vive controverse dans la communauté scientifique. Des experts dénoncent cette initiative, soulignant les problématiques environnementales et économiques associées à cette technologie.

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Par Nicolas Egon Publié le 10 juillet 2024 à 15h30
JO 2024 : Toyota fait la pub à l'hydrogène mais...
JO 2024 : Toyota fait la pub à l’hydrogène mais… - © Economie Matin
80 000 eurosL'entrée de gamme d'une voiture à hydrogène est d'environ 80 000 euros

Les propos de la firme japonaise critiqués par les scientifiques

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se veulent être un modèle de durabilité. Toyota, partenaire officiel des JO, mise sur les véhicules à hydrogène pour promouvoir une image verte. Cependant, de nombreux scientifiques mettent en garde contre cette technologie, la qualifiant de « fausse solution » pour la transition énergétique. Les chercheurs sont nombreux à critiquer le choix de Toyota de promouvoir les véhicules à hydrogène. Selon eux, cette technologie n'est ni économique ni écologique.

Contrairement à ce que prétend Toyota, les véhicules à hydrogène présentent plusieurs inconvénients environnementaux. La production d'hydrogène est majoritairement réalisée par reformage du gaz naturel, un procédé très polluant. « La production d'un kilogramme d'hydrogène par cette méthode émet environ 10 kg de CO2 », explique Jean-Marc Jancovici, expert en énergie. En outre, le rendement énergétique de la filière hydrogène est faible : de l'ordre de 30% à 40%, contre 70% à 80% pour les véhicules électriques à batterie.

Les scientifiques soulignent également les coûts prohibitifs liés aux véhicules à hydrogène. La production, le stockage, et la distribution de l'hydrogène nécessitent des infrastructures coûteuses et complexes. Selon une étude de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), le coût de déploiement de l'infrastructure pour l'hydrogène pourrait atteindre 1 200 milliards de dollars d'ici 2050. Actuellement, les infrastructures de ravitaillement en hydrogène sont quasi inexistantes, avec seulement 432 stations dans le monde en 2021, selon le Hydrogen Council.

Les alternatives à l'hydrogène

Face à ces critiques, de nombreux experts préconisent d'autres solutions pour la mobilité durable. Les véhicules électriques à batterie (VEB) sont souvent cités comme une alternative plus efficace et écologique. Les VEB présentent de nombreux avantages par rapport aux véhicules à hydrogène. Leur rendement énergétique est supérieur et leur empreinte carbone, plus faible, surtout si l'électricité utilisée provient de sources renouvelables. « Avec une énergie renouvelable, un VEB peut réduire les émissions de CO2 jusqu'à 80% par rapport à un véhicule thermique », souligne la Commission Européenne. En outre, les infrastructures de recharge pour les VEB sont déjà bien développées, avec plus de 1,3 million de bornes de recharge publiques dans le monde en 2023, selon l'AIE.

Les politiques publiques jouent un rôle crucial dans la transition vers des modes de transport plus durables. Plusieurs pays européens, dont la Norvège et les Pays-Bas, ont déjà annoncé des interdictions futures des ventes de véhicules à combustion interne, favorisant ainsi l'adoption des VEB. En France, le gouvernement propose des subventions pour l'achat de véhicules électriques, incitant les consommateurs à opter pour des options plus écologiques.

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