À la veille de la célébration des 35 années de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE), un sondage réalisé par OpinionWay pour Action Éducation met en lumière un besoin pressant : près de 30 % des élèves français souhaitent voir la sécurité renforcée dans leurs établissements scolaires. Cette enquête, menée en juillet 2024 auprès de 506 enfants âgés de 6 à 18 ans vivant en France, révèle également un sentiment d’exclusion chez les jeunes concernant les décisions qui les touchent directement.
Participer ou subir : le constat tel qu’il est
Le sondage, dont les résultats sont particulièrement révélateurs, met en avant le désir des élèves de s'impliquer davantage dans la vie scolaire. Ainsi, près de 40 % des interrogés souhaitent être consultés sur les décisions relatives à leur éducation. Pour ces jeunes, l'implication est non seulement un souhait, mais un droit fondamental inscrit dans la CIDE. Pourtant, la réalité semble bien différente : "26 % des enfants estiment que les adultes ne tiennent pas compte de leurs opinions", précise le communiqué d’Action Éducation.
Ce décalage entre les attentes des jeunes et leur réalité quotidienne pose question. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 13 % des enfants affirment qu'une meilleure attitude des adultes serait leur priorité si jamais ils devenaient enseignants. Ces résultats indiquent un besoin urgent de dialogue et de respect mutuel entre élèves et enseignants. Le manque de confiance dans les décisions des adultes pourrait ainsi nuire à l'engagement scolaire des enfants.
Une mise en œuvre difficile des droits des enfants
Malgré les engagements pris lors de la ratification de la CIDE par la France en 1990, la mise en œuvre effective des droits des enfants, et notamment celui de la participation, demeure insuffisante. Action Éducation souligne que "la participation des enfants est essentielle à la réalisation de l’ensemble de leurs droits". Pourtant, des freins importants persistent dans le système éducatif français, où la culture de la consultation est encore à ses balbutiements.
Le droit à la participation, bien qu’encadré, souffre d’un manque de matériel éducatif et de formation des adultes à l’écoute de la voix des enfants. Les résultats du sondage montrent aussi que la sécurité scolaire est une préoccupation majeure, reflétée par la demande d'un renforcement de mesures de sécurité dans les établissements. C'est un appel à une réflexion plus large sur la sécurité à l'école, qui devrait inclure les points de vue des principaux concernés.
Agir pour un avenir meilleur : l'initiative d'Action Éducation
Action Éducation, forte de son expérience de plus de 40 ans dans le domaine éducatif, met en œuvre divers projets visant à renforcer la participation des enfants. L'ONG crée des "clubs d’enfants" et des "gouvernements scolaires" qui permettent aux jeunes de s’impliquer activement dans leur environnement éducatif et de faire entendre leur voix. Ces dispositifs offrent des espaces sécurisés pour que les enfants puissent partager leurs opinions.
En parallèle, l'association s'engage dans des actions de plaidoyer pour inciter les instituts gouvernementaux à reconnaître et renforcer ce droit à la participation au sein des politiques publiques. "Nous demandons l'abaissement de l'âge de vote à 16 ans", souligne le communiqué, illustrant un pas vers une prise en charge plus inclusive des jeunes dans la société.
En somme, à l’aube de cet anniversaire emblématique, la voix des enfants doit devenir un pilier incontournable des écoles françaises, car leur participation est essentielle pour construire un avenir éducatif qui leur est réellement dédié.
```