En Italie, une décision gouvernementale interdit désormais l’installation de panneaux solaires au sol dans les zones agricoles.
Agriculture : l’Italie interdit les panneaux solaires au sol sur ses terres agricoles
L'Italie freine-t-elle sa transition énergétique ?
Le gouvernement italien, désormais dirigé par l'extrême droite avec Giorgia Meloni, a décidé le 6 mai 2024 de mettre fin à ce qu'il appelle « l'installation sauvage de panneaux photovoltaïques au sol » dans les terres agricoles. Cette mesure, selon le ministre de l'Agriculture Francesco Lollobrigida, a pour but de préserver l'intégrité des terres dédiées à l'agriculture. Il précise toutefois que les systèmes photovoltaïques installés au-dessus des cultures restent autorisées, tout comme ceux bénéficiant de fonds européens. Cette décision, inscrite dans un projet de loi en attente de validation par le Parlement, crée un paradoxe. D'une part, elle protège les terres agricoles, mais d'autre part, elle risque de freiner les ambitions italiennes en matière de transition énergétique.
Coordinamento Free, qui regroupe des entreprises du secteur des énergies renouvelables et des associations environnementales, alerte sur les conséquences de cette interdiction. « Bloquer ces installations au sol empêchera l'Italie de respecter ses engagements de décarbonation pour 2030 », affirme le groupe. La semaine précédant cette décision, les pays du G7, dont l'Italie est membre, s'étaient accordés pour tripler les capacités mondiales en énergies renouvelables. Le ministre de l'Énergie, Gilberto Pichetto Fratin, tente de rassurer en affirmant que l'objectif de 38 GW de capacité photovoltaïque d'ici à 2030 sera atteint, sans utiliser les terres agricoles.
Les agriculteurs sont favorables
Cette mesure divise également au niveau local. En Italie, des agriculteurs expriment leur soulagement de voir leurs terres préservées de structures potentiellement envahissantes. Parallèlement, les développeurs de projets photovoltaïques sont frustrés par ces restrictions inattendues. En France, par exemple, la majorité des fédérations agricoles s'oppose à l'utilisation des terres cultivables pour le solaire, préférant les installations de type « trackers solaires ».
Alors que le projet de loi passe entre les mains du Parlement italien, les réactions se multiplient. Les associations environnementales craignent que cette interdiction ne soit qu'un frein de plus à la transition énergétique nécessaire. D'autres voient dans cette mesure une protection nécessaire des espaces agricoles, vitale pour la sécurité alimentaire.