Le Nouveau Front Populaire (NFP) a dévoilé son programme économique, promettant un « choc fiscal » ciblant les plus riches. Une volonté de remettre de la justice fiscale en France alors que les inégalités de richesse se creusent dans le pays et que la politique d’Emmanuel Macorn a été largement favorable aux ménages les plus favorisés du pays dont la fortune a explosé en quelques années seulement.
ISF, héritages : avec le Nouveau Front Populaire, les riches vont devoir payer
Le titre du volet fiscal du NFP est sans équivoque : « abolir les privilèges des milliardaires ». Ces derniers, dont l’accumulation des richesses est de plus en plus décriée, payent en effet peu d’impôts en France et dans le monde grâce à des montages complexe d’optimisation fiscale...et de ffraude fiscale.
Richesse : l’ISF est de retour en France
Le NFP propose de rétablir l'ISF, supprimé en 2018 par le gouvernement Macron et remplacé par l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Un changement qui a causé une perte de près de 3 milliards d’euros de recettes fiscales par an depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.
Le nouvel ISF inclurait un volet climatique, visant à collecter environ 15 milliards d'euros par an. Soit plus que ce que permettait de récolter l’ISF avant sa suppression.
Les impôts des plus riches fortement augmentés
Le Nouveau Front Populaire veut également taxer les hauts revenus. Actuellement, l'impôt sur le revenu en France ne comporte en effet que cinq tranches. Le NFP prévoit de le rendre plus progressif en introduisant 14 tranches. Cette mesure vise à augmenter la contribution des foyers les plus aisés, particulièrement ceux ayant des revenus annuels supérieurs à 400.000 euros, pour lesquels le taux marginal d'imposition atteindrait 90%.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2024, le SMIC annuel brut est de 21.203 euros. Les ménages ciblés par le NFP sont dont ceux dont les revenus sont près de 20 fois supérieurs à ceux des ménages touchant un SMIC et qui gagnent plus d’un SMIC annuel par mois. Le SMIC serait par ailleurs augmenté, passant de 1.398 euros net à 1.600 euros net.
Des taxes… là aussi visant les riches
Le NFP propose en outre, dans son programme, une refonte de la fiscalité des successions, avec un héritage maximum fixé à 12 millions d'euros, ce qui équivaut environ à 100 fois le patrimoine médian des ménages en France. Cette mesure, visant à réduire les inégalités patrimoniales, toucherait principalement les grandes fortunes. Une mesure qui risque toutefois de faire des vagues et dont l’annonce pourrait n’être que démagogique, d’autant plus que le NFP n’a pas réellement fixé de montant maximum, les 12 millions d’euros évoqués ici étant ceux évoqués par Jean-Luc Mélenchon lors de la Présidentielle de 2022.
Plus efficace et sans aucun doute moins critiquée, la fin de la flat tax est annoncée en cas de victoire du Nouveau Front Populaire aux législatives 2024. Introduite en 2018, la flat tax instaure un prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus du capital. Le NFP souhaite la supprimer, arguant qu'elle profite disproportionnellement aux plus riches, ces derniers ayant des revenus du capital bien supérieurs à ceux des ménages moyens. Les revenus du capital seraient ainsi de nouveau soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
Réduire les inégalités de richesse en France
L’objectif du NFP est simple : réduire les inégalités de richesse en France, ingélités qui ont explosé depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir et ont été exacerbées par la crise sanitaire de la Covid-19. Selon l'Observatoire des Inégalités, 10% des ménages français possèdent 54% des richesses. Le rapport sur les riches en France (2024) indique que la richesse est de plus en plus concentrée, avec une augmentation des patrimoines des plus fortunés au cours des dernières décennies.
Les riches représentent environ 7,4% de la population française, avec un revenu mensuel supérieur à 3.860 euros pour une personne seule après impôts. En termes de patrimoine, 16,9% des ménages disposent de plus de trois fois le patrimoine médian, soit plus de 531.000 euros. La moitié des ménages les plus aisés font aussi partie des 10 % les plus riches en patrimoine.