C’était le fil rouge de la dernière journée international des droits des femmes, le 8 mars 2024. Pour éviter que les femmes ne soient laissées pour compte et que les droits acquis par et pour les femmes, les accomplissements politiques, économiques, culturels et sociaux des femmes partout dans le monde ne reculent.
Endométriose : cessons d’invisibiliser la maladie !
Nous avons le devoir de rester mobiliser devant l'urgence que représente encore l'atteinte de l'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères et dans tous les pays. Car, non, ne soyons pas dupes ! Les avancées sociales et professionnelles dans notre pays ne sont pas linéaires, loin de là, et les droits des femmes et des minorités peuvent être, à tout moment, menacés.
Il reste encore de nombreux exemples dans le monde, où les droits des femmes reculent et subissent de violents revers. Ils pourraient être résumés dans la citation bien connue de Simone de Beauvoir :
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
Dans une tribune publiée le 8 mars 2023 le journal le Monde souligne que « Si le travail a été vu pendant longtemps comme le vecteur de liberté pour les femmes, il est un lieu où se créent et s’entretiennent les inégalités économiques » Certes, nous avons fait des progrès, avec un nombre croissant de femmes en position de leadership mais elles sont encore confrontées à des défis majeurs en matière d’égalité des sexes et de genre. Le travail et l’entreprise restent en France un environnement où les disparités économiques se forment et persistent. Je ne parle pas des grandes inégalités salariales pour un travail équivalent.
Je veux évoquer ici une forme de discrimination invisible, encore tabou à leur égard ; l’endométriose. En février 2022, le président Emmanuel Macron en fait une priorité dans sa Stratégie nationale. Car pour reprendre ses mots, « ce n’est pas un problème de femmes. C’est un problème de société ». Au moins 10% de femmes sont touchées, et au moins autant d'hommes en tant qu'aidants, pères ou conjoints.
Face à l’endométriose, il est temps d’agir collectivement : l’Etat doit protéger, les entreprises doivent accompagner car 25 % des femmes touchées par l’endométriose renoncent à leur poste ou à leur carrière.
En 2022, nous nous sommes engagés aux côtés de la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose (FRE) avec le programme ENDOPro, qui traite de l’accompagnement de l’endométriose dans l’entreprise, avec la volonté d’ouvrir une voix : d’être la première entreprise ENDOresponsable en France, d’agir pour nos salariés pour minimiser les répercussions que la maladie peut avoir sur leur vie professionnelle.
La mise sous silence de l'endométriose provoque des conséquences importantes au travail. Ce combat passe notamment par une meilleure sensibilisation de tous les publics sur les difficultés et réalités concrètes liées à la maladie : les femmes comme les hommes, l’entourage immédiat, les praticiens mais aussi les employeurs des femmes qui en souffrent.
Briser les barrières d'une pathologie qui entrave des salarié.es dans leur carrière est aussi une autre façon d’incarner ce que nous sommes et de contribuer à « créer un monde où la santé n’a pas de limites. Nous avons déployé plusieurs mesures pour que l’entreprise puisse être un sanctuaire de droits pour les femmes. Avec nos collaborateurs.trices, nous réfléchissons aux solutions adaptées à nos métiers, en enrichissant les dispositions qui existent déjà et en proposant de nouvelles, ensemble. Pour que l’entreprise en soit plus un frein à l’évolution de leur carrière. Et ne plus subir la double peine, celle de souffrir et d’être pénalisée financièrement par une carrière « empêchée ».
Enfin, j’aimerais aussi ériger le principe du mentorat en tant que fondement d'une société axée sur l'engagement, l’égalité et l’inclusivité.
En intégrant le marché du travail, la jeune génération a traversé des périodes de perturbation historique marquées par la pandémie, la crise climatique et des difficultés économiques. Je crois en notre responsabilité de soutenir cette génération qui valorise fortement l'égalité et l'inclusivité pour avancer dans leur vie professionnelle. Le partage et la relation vont souvent de pair avec le transfert de connaissances, la bienveillance et la confiance pour des changements en profondeur.
Alors n’oublions pas non plus que cette jeune génération a beaucoup à nous enseigner en retour. Et dans cette perspective gagnant-gagnant, nous pourrons ainsi davantage valoriser les actions et encourager une perspective plus réfléchie de la place des femmes dans une société encore trop souvent axée sur l'instantanéité.