Internet est devenu un terrain fertile pour les criminels, qui ciblent particulièrement les adolescents. Dans son baromètre annuel de la sécurité en ligne (Global Online Safety Survey), Microsoft révèle comment les jeunes français naviguent sur le web. Ils sont, sans surprise, confrontés à des dangers mais sont aussi équipés de moyens de défense qui les rendent moins vulnérables qu’on ne pourrait le penser.
Internet : 6 ados sur 10 confrontés à un risque en France en 2023
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Publié le 8 février 2024 à 11h00
21%21% des jeunes adolescentes sont exposées aux risques sexuels sur Internet.
Les adolescents sur Internet ne sont pas forcément impridents
Les adolescents sont souvent perçus comme imprudents sur internet, mais les chiffres suggèrent une autre réalité. Selon le Global Online Safety Survey de Microsoft, publié le 7 février 2024, 59% des adolescents en France ont été confrontés à un risque en ligne au cours de l'année écoulée. Ces risques varient de la désinformation, avec 42% des adolescents confrontés, à des violences personnelles en ligne, telles que le discours haineux, le harcèlement et les menaces de violence, affectant 35% des jeunes.
Face à ces menaces, les adolescents ne restent pas passifs. Une grande majorité (71%) prend soin de ne pas partager d'informations sensibles et vérifie l'authenticité des profils sur les réseaux sociaux. L'utilisation de comptes privés (53%) et le blocage de contacts indésirables (62%) sont également des pratiques courantes des jeunes Français.
Les jeunes filles conscientes des risques d’Internet
L'exposition aux risques en ligne varie à travers le monde, mais la France se distingue par des chiffres qui peuvent rassurer les parents. Si effectivement 57% des Français ont été exposés à des risques, c’est le pays qui affiche l’exposition la moins élevée. En moyenne, au niveau mondial, le risque concerne 70% (avec un record à 87% pour l’Afrique du Sud).
Les jeunes françaises semblent tout particulièrement conscientes des risques liés à l’utilisation du web. « Par ailleurs, on relève que les adolescentes prennent encore plus de précautions pour lutter contre les risques en ligne, tant à l’échelle nationale que mondiale : elles sont 10% plus susceptibles de bloquer et supprimer des contacts que les garçons (vs 12% au niveau mondial) et 7% plus enclines à limiter le nombre de messages ou de commentaires qu’elles postent en ligne (vs 6% au niveau mondial). Et pour cause : les adolescentes encourent plus de risques en ligne que les garçons : elles sont davantage exposées aux risques sexuels (21 % contre 17 % pour les garçons) et de désinformation (44% vs 41% des garçons) », écrit le rapport de Microsoft.
Les parents sous-estiment les menaces liées à Internet...
La communication entre adolescents et parents joue un rôle crucial dans la gestion des risques en ligne. Une grande majorité d'adolescents (93%) signalent les risques rencontrés à leurs parents, favorisant une prise de conscience et une action collective pour naviguer en sécurité sur internet. « 40% parlent régulièrement à leurs parents de leurs activités sur le web », affirme le rapport.
Les parents, au contraire, semblent plus insouciants. « Les parents sous-estiment encore en 2024 les menaces réellement vécues par leurs enfants. Si 59% des adolescents français ont déclaré avoir été confrontés à un risque en ligne (vs 70% dans le monde), 54% de leurs parents seulement ont envisagé ce risque, soit une différence de 5 points (vs 1 point d’écart dans le reste du monde). »
… mais agissent malgré tout contre elles
S’ils ne semblent pas aussi au courant des menaces qui pèsent sur les adolescents, les parents sont malgré tout proactifs. « 31% des parents d’enfants âgés de 6 à 12 ans sont plus susceptibles de limiter le temps que passent leurs enfants devant des écrans (vs 18% à l’échelle mondiale) », explique le rapport. « 17% vérifient et ajustent les paramètres de confidentialité appropriés à l’usage des écrans par leurs enfants (vs 12% à l’échelle mondiale). »
Toutefois, les parents français ne sont que 44% à parler ouvertement aux enfants de « leur comportement en ligne » contre 50% au niveau mondial. Et, de même, seuls 84% des parents français ont pris des dispositions pour protéger les plus jeunes, contre 90% au niveau mondial.