Assurance chômage : le Medef veut des économies sur le dos des intermittents

Afin de récupérer 400 millions d’euros, le Medef propose de relever le nombre d’heures de travail nécessaires pour que les intermittents du spectacle puissent toucher l’allocation chômage

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Par Grégoire Hernandez Publié le 7 novembre 2024 à 14h00
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Assurance chômage : le Medef veut des économies sur le dos des intermittents - © Economie Matin

Une réforme ciblant les intermittents du spectacle

Le projet du Medef vise à relever les seuils d'heures travaillées nécessaires pour bénéficier de l'allocation chômage. Pour les artistes, le seuil passerait de 507 à 580 heures annuelles, tandis que les techniciens devraient atteindre 610 heures. Derrière ces chiffres se cache une volonté claire de réduire le coût du régime des intermittents, qui pèse annuellement près de 950 millions d'euros sur l'Unedic. Cette réforme, qui touche plus de 130 000 intermittents, inquiète particulièrement les syndicats, craignant une explosion du nombre de travailleurs exclus du système d'indemnisation.

Certains observateurs interprètent la proposition du Medef comme une stratégie de négociation. En effet, durcir le régime des intermittents pourrait n'être qu'un « leurre », destiné à détourner l'attention des autres mesures d'économie proposées. En parallèle, d'autres éléments du projet visent à minorer l'indemnisation des travailleurs frontaliers en appliquant un coefficient basé sur le salaire moyen de leur pays d'origine.

Un durcissement progressif des conditions de la filière seniors

Le projet d'avenant précise l'augmentation de deux ans des âges de déclenchement de la filière senior. Cette mesure, manquante dans l'accord de novembre 2023, permet de répondre aux exigences fixées par le gouvernement de l'époque, celui d'Elisabeth Borne. Concrètement, l'âge pour bénéficier de 22,5 mois d'indemnisation passe de 53 à 55 ans, et celui pour 27 mois d'indemnisation, de 55 à 57 ans. L'âge où l'allocation chômage est maintenue jusqu'à la retraite à taux plein est également relevé progressivement de 62 à 64 ans, en parallèle de la hausse de l'âge légal de départ à la retraite.

La perspective de durcir les conditions d'accès à l'allocation chômage pour les intermittents fait l'objet d'une forte contestation syndicale. Déjà en 2023, des mesures similaires avaient été envisagées avant d'être retirées. Le souvenir des grèves massives de 2003 plane encore, et nombre d'organisations redoutent une réédition du conflit social.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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