Interdiction des chaudières à gaz : Bruno Le Maire est contre

Afin de réduire les émissions de carbone du parc immobilier de France, plusieurs options sont sur la table. Améliorer l’isolation des logements est évidemment au coeur du problème. Mais l’usage des énergies carbonées est également centrale. Face à la perspective d’une interdiction des chaudières à gaz, les ménages français se retrouvent au milieu d’un débat énergétique crucial.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 10 juillet 2023 à 9h30
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Interdiction des chaudières à gaz : Bruno Le Maire est contre - © Economie Matin
15 EUROSLe MWh de gaz affichait 15 euros sur les marchés de gros fin 2019.

Entre les préoccupations environnementales et les inquiétudes économiques, quelle est la meilleure voie à suivre ?

L'interdiction des chaudières à gaz : une menace pour les ménages ?

Le gouvernement français envisage d'interdire l'installation de nouvelles chaudières à gaz, une décision qui pourrait affecter près de 40% des ménages. Actuellement, 12 millions de foyers se chauffent au gaz, dont 5 millions en maisons individuelles et 7 millions en logements collectifs. Cette interdiction, qui pourrait entrer en vigueur dès 2026, a été présentée comme une mesure nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Cependant, cette interdiction pourrait avoir des conséquences économiques importantes. Les aides gouvernementales pour le changement de chauffage, telles que MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie, ont déjà été critiquées pour avoir entraîné une augmentation des prix des équipements de chauffage, selon l’UFC Que Choisir. De plus, le remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur pourrait engendrer une augmentation des arnaques et des démarchages agressifs, et coûter une fortune aux ménages.

Bruno Le Maire : une voix contre l'interdiction

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s'est prononcé dimanche 9 juillet 2023 sur LCI contre l'interdiction des chaudières à gaz. Il a exprimé sa préférence pour des mesures incitatives plutôt que punitives, arguant que l'on peut obtenir le même résultat sans recourir à l'interdiction. « Je suis très réservé vis-à-vis des interdictions, j’ai toujours parié sur l’intelligence de nos compatriotes, sur l’accompagnement. »

Il a cité l'exemple des aides pour l'achat de véhicules électriques, qui ont bien fonctionné selon lui. Il suggère que la fiscalité pourrait être plus avantageuse pour les foyers passant à d'autres moyens de chauffage, et que des pénalités pourraient être imposées à ceux qui conservent leur chaudière à gaz.

Cette position intervient alors que les chaudières à gaz sont déjà interdites dans les constructions neuves individuelles. L'exécutif a lancé une concertation pour envisager d'interdire l'installation de chaudières à gaz neuves. Elle court jusqu’au 28 juillet 2023. Mais le gouvernement se veut rassurant. Il ne s'agirait pas d'une « obligation de remplacement » a précisé le ministère de la Transition énergétique. L'objectif de cette mesure est de limiter les factures énergétiques des ménages, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de diminuer la dépendance de la France vis-à-vis des pays exportateurs de gaz.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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