Aujourd’hui, les pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont devenues un élément essentiel de la stratégie des entreprises. Clients et employés exigent des démarches plus durables de la part des entreprises, tandis que les régulateurs et investisseurs demandent une transparence accrue en matière de pratiques ESG, conscients que leur suivi est aussi crucial que la performance financière.
L’intégrité des données : la pierre angulaire d’un reporting ESG fiable dans le retail
La directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CSDDD), entrée en vigueur le 25 juillet, a renforcé les exigences de reporting ESG, en élargissant et en approfondissant les informations à fournir. Dans ce contexte de transparence croissante, l'intégrité des données, souvent négligée, devient un enjeu primordial. Cette approche est importante dans le secteur du retail, où les préoccupations ESG peuvent affecter la rentabilité, la fidélité des clients, les responsabilités juridiques, les pratiques d'embauche et les opérations commerciales.
Il faut insister sur l'importance pour les retailers de se concentrer sur l'intégrité des données utilisées dans le reporting ESG. Cette démarche est essentielle pour obtenir des résultats significatifs en matière de développement durable et, à terme, créer davantage de valeur pour l'ensemble de l'entreprise.
Dans les rapports ESG, on ne saurait trop insister sur l'importance de l'intégrité des données. Sans données précises, cohérentes et contextualisées, les entreprises risquent de compromettre la crédibilité de leurs indicateurs ESG et de perdre la confiance des parties prenantes. Cela est d'autant plus important dans le retail où les consommateurs basent de plus en plus leurs décisions d'achat sur la transparence des efforts de durabilité et des pratiques éthiques des entreprises.
En outre, le secteur du retail est confronté à des défis uniques au niveau des rapports ESG, chaque étape du cycle de vie d'un produit générant souvent de grandes quantités de données. Les retailers doivent garantir la fiabilité de ces données pour alimenter des rapports pertinents. Pour répondre aux exigences de reporting ESG et s'adapter à l'évolution des réglementations, ils doivent éliminer les silos de données, adopter des cadres solides de gouvernance et de qualité des données, et les enrichir afin de révéler des informations cachées.
Les retailers doivent d'abord identifier leurs sources de données. Pour chaque produit, il faut synthétiser les données relatives à sa production, à sa composition et à sa main-d'œuvre. Ces données peuvent ensuite être combinées à des informations importantes telles que l'empreinte carbone de l'organisation, la consommation d'énergie des magasins physiques, les pratiques d'emploi et les méthodes d'expédition, afin d'obtenir une vue plus complète de toutes les considérations nécessaires en matière de développement durable. Cependant, elles sont souvent stockées dans des formats incohérents et des systèmes disparates. En adoptant des solutions d'intégration de données efficaces, les détaillants peuvent éliminer ces silos. Cela permet de combiner des données issues de sources multiples en une vue unifiée, et garantit que les modifications apportées à un jeu de données sont reflétées dans les autres ensembles subséquents, ce qui rend les données actuelles, précises et complètes.
Ensuite, la mise en place d'un cadre solide pour la gouvernance et la qualité des données permet aux retailers de surveiller activement et de rendre compte de leurs engagements en matière de développement durable, en particulier dans le cadre des nouveaux mandats réglementaires. La gouvernance des données aide les organisations à comprendre la source de leurs éléments de données critiques, en fournissant des informations sur leur origine afin de soutenir les mesures ESG. Elle permet également de maximiser la valeur des données d'un retailer en préservant leur qualité et en s'assurant qu'elles peuvent être utilisées pour prendre des décisions en toute confiance concernant les objectifs de développement durable. Cette approche facilite la communication des résultats aux organismes de réglementation, aux parties prenantes et au public.
Enfin, l'enrichissement des données à l'aide de jeux de données de tiers et d'informations géoréférencées, telles que les adresses détaillées, les données démographiques et climatiques, contribue à révéler un contexte supplémentaire. Ce processus aide les entreprises à mieux comprendre leurs performances ESG et leurs impacts potentiels en détectant des schémas ou des relations cachés dans leurs données qui, autrement, pourraient passer inaperçus. Par exemple, l'intégration de jeux de données sur les risques liés aux catastrophes naturelles permet aux entreprises d'évaluer et de gérer les risques environnementaux de manière proactive, ce qui facilite une prise de décision plus rapide et plus sûre.
À mesure que les entreprises adoptent des initiatives ESG, il devient impératif d'établir des bases de données solides. Une stratégie globale d'intégrité des données englobant l'intégration, la gouvernance et la qualité des données, la géolocalisation et l'enrichissement des données permet aux organisations de prendre des décisions éclairées sur la base de données fiables. La gestion des données ESG doit être envisagée dans le contexte et les limites d'une stratégie plus large de gestion des données à l'échelle de l'entreprise. Cela signifie qu'il faut investir dans des systèmes et des processus qui donnent la priorité à l'intégrité de toutes les données de l'organisation et des tiers, créant ainsi une base stratégique sur laquelle une variété d'initiatives et de programmes internes, y compris les programmes ESG, peuvent être fondés. Ce faisant, les organisations peuvent construire un avenir plus durable pour leurs activités, tout en soutenant les priorités ESG et la gouvernance pour un succès à long terme.