En Russie, l’inflation s’impose comme une menace silencieuse, mais persistante. Officiellement maîtrisée, elle explose en réalité les budgets des ménages, suscitant inquiétude et grogne. Au-delà des discours triomphalistes du Kremlin, les Russes ressentent chaque jour le poids de prix en hausse.
Guerre en Ukraine : l’inflation frappe de plein fouet la Russie
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Publié le 27 novembre 2024 à 13h30
21 %Pour endiguer l’inflation, la banque centrale russe a drastiquement augmenté son taux directeur de 19 à 21 %, un niveau inédit depuis 2003.
Inflation en Russie : les chiffres officiels masquent une réalité plus sombre
Selon les statistiques officielles, l’inflation en Russie se situe autour de 9 %. Pourtant, des estimations indépendantes révèlent une situation bien plus critique, avec des hausses atteignant 20 %, selon France Info. Les produits de première nécessité sont particulièrement touchés : le prix du beurre a presque doublé en un an. Il serait même passé de 87 à 114 roubles... en une semaine ! Ces augmentations, symboliques d’une inflation galopante, frappent durement les ménages modestes, déjà affaiblis par un rouble en déclin.
Les sanctions internationales contre la Russie jouent évidemment un rôle central dans cette crise économique que traverse le pays. En limitant l’accès aux matières premières et aux ingrédients essentiels, elles augmentent les coûts d’importation. Combinées à un rouble de plus en plus faible, elles alimentent un cercle vicieux : les produits deviennent inabordables pour une majorité de Russes, aggravant leur mécontentement.
Des taux directeurs record
Pour endiguer l’inflation, la banque centrale russe a drastiquement augmenté son taux directeur de 19 à 21 %, un niveau inédit depuis 2003. Cette décision vise à stabiliser l’économie, mais elle alourdit considérablement le coût des emprunts. En conséquence, le secteur immobilier est frappé de plein fouet, avec des taux d’intérêt moyens de 25 % pour les crédits immobiliers. Une politique austère, critiquée par les entrepreneurs, mais jugée nécessaire par Elvira Nabioullina, gouverneure de la banque centrale : « Notre politique vise à freiner la hausse des prix. Sans cela, une croissance économique durable est impossible. »
L’impact de cette inflation dépasse largement les sphères économiques. Avec des revenus stagnants pour une majorité de la population, les inégalités s’accentuent. Ce sont les plus vulnérables, aux prises avec des hausses incessantes des prix, qui souffrent le plus. Face à cette montée des tensions sociales, le Kremlin est confronté à un défi inédit. Et cette fois, les solutions militaires ne suffiront pas.