Inflation : ça va être pire en 2023, avant l’amélioration attendue

La hausse des prix en France se poursuit… et le pic inflationniste n’est pas encore atteint. Il le sera, selon l’Insee, en 2023, avant l’amélioration tant attendue. Les ménages doivent donc se préparer : le pire, en termes d’inflation, est encore devant eux.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 16 décembre 2022 à 10h53
Pic Inflation France 2023 Insee Prevision
Inflation : ça va être pire en 2023, avant l’amélioration attendue - © Economie Matin
6,2%L'inflation en novembre 2022 a atteint 6,2% en France.

L’inflation pourrait atteindre les 7% en 2023

Dans une note de conjoncture publiée le 15 décembre 2022, le même jour que les données définitives de l’inflation de novembre 2022, l’Insee prévient : le pire n’est pas encore atteint. L’institut prépare les Français à une forte hausse des prix en janvier et février 2023. Mais ce n’est pas une surprise : ce qui va tirer les prix vers le haut ce sera l’énergie.

Or, les ménages le savent : dès janvier 2023, ils vont augmenter. Le carburant, en premier lieu, avec la fin de la ristourne au litre qui n’est plus que de 10 centimes d’euro. Mais également l’électricité et le gaz, avec le nouveau bouclier tarifaire moins protecteur. Le gaz va grimper de 15% en janvier 2023, l’électricité de 15% le mois suivant. Résultat : une hausse de 0,2% et 0,4%, selon l’Insee, des prix de l’énergie… hors variations liées au marché.

Et ce n’est pas tout : l’Insee anticipe une inflation sur les produits alimentaires de 13% en janvier 2023, contre 12,1% en novembre 2022. Janvier et février 2023 devraient donc connaître un pic inflationniste qui pourrait porter l’inflation annuelle à 7% voire plus.

La hausse des prix va se tasser par la suite

Les ménages doivent donc se préparer à se serrer la ceinture durant les premiers mois de 2023… avant de pouvoir se relaxer. Car l’inflation va largement baisser, pour des raisons mathématiques. En 2022, c’était l’année 2021 qui faisait référence, et la crise sanitaire restait d’actualité. Les prix n’avaient pas évolué fortement depuis 2019, ce qui explique en partie le pic inflationniste. Ajoutez une couche de pénuries et de hausse des prix de l’énergie, et les raisons de l’inflation sont toutes trouvées.

En 2023, au contraire, ce seront les prix de 2022 qui feront référence. Or, ceux-ci tiennent déjà compte de la situation géopolitique exceptionnelle, des tensions sur les marchés et de la première phase inflationniste. Résultat : d’un point de vue annuel, la hausse des prix devrait être largement inférieure en 2023. L’Insee anticipe, par exemple, 10,9% de hausse annuelle dans l’alimentation pour juin 2023, soit 2% de moins qu’en janvier 2023. Dans l’énergie, la baisse est encore plus notable : 10,9% en juin 2023, contre 23,1% en janvier 2023.

L’inflation ralentit… mais les prix ne vont pas baisser

Le ralentissement, annoncé et attendu, de l’inflation en 2023 devrait permettre aux ménages de souffler un peu… mais ce ne sera pas la panacée de tous les maux. Car si les prix continuent d’augmenter, cela signifie qu’ils ne baissent pas.

Or, d’un point de vue du budget mensuel, la perte de pouvoir d’achat enregistrée en 2022 à cause de la hausse des prix, restera bien en place. Si les salaires n’évoluent pas en conséquence, le coûte de la vie sera malgré tout plus élevé.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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