Le gouvernement incite des discussions entre les distributeurs et les fabricants agroalimentaires pour abaisser les prix face à l’inflation. Les marques hésitantes pourraient être critiquées publiquement.
Inflation : les marges de la grande distribution dans le viseur du gouvernement
Menace gouvernementale sur les marges des marques
Le gouvernement dévoile un nouvel objectif pour lutter contre les effets de l'inflation. Il s'agit d'inciter les entreprises agroalimentaires à renouer le dialogue avec les distributeurs pour diminuer les tarifs dans les supermarchés. Néanmoins, quelques distributeurs expriment leur mécontentement envers des marques réticentes à s'engager dans ces pourparlers. Les ministres de l'Économie, Bruno Le Maire, et des PME, Olivia Grégoire, ont invité les distributeurs à Bercy pour relancer les discussions avec les fabricants, jeudi 11 mai.
La ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, a annoncé sur RTL que si les principales entreprises ne font pas d'efforts dans un proche avenir, le gouvernement pourrait utiliser la technique du "name and shame" en mentionnant les marques impliquées pour les mettre mal à l'aise publiquement. Selon elle, les fabricants possèdent les moyens financiers et la trésorerie pour réduire les tarifs en faveur du pouvoir d’achat.
Extension du trimestre anti-inflation
La ministre déléguée aux PME envisage de prolonger le trimestre de lutte contre l'inflation après le 15 juin. Depuis mars, une période anti-inflation a été mise en place dans les hypermarchés. D'après la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les tarifs des 2.000 produits du panier anti-inflation ont diminué de 13 % en l'espace de sept semaines.
L'initiative gouvernementale a aussi permis "d'augmenter les volumes de certains produits frais, en particulier la viande", souligne Olivia Grégoire. La ministre incite les différents acteurs à "agir ensemble" pour diminuer les coûts. Cet appel suit la convocation des distributeurs et des fabricants par Bercy pour aborder la question des prix, dans la perspective de rendre les réductions tarifaires "perceptibles" dans les rayons des grandes surfaces dès la rentrée.