Inflation : les Français n’arrivent plus à se nourrir à cause de l’Etat

Depuis mars 2025, une étude commandée par Ymanci et réalisée par l’institut FLASHS auprès de 2 000 Français révèle l’ampleur des changements imposés par l’inflation alimentaire. 95% des Français sont persuadés que les prix alimentaires ont explosé sur les douze derniers mois, malgré une stabilisation annoncée par l’INSEE.

L’inflation alimentaire : une réalité bien ancrée dans l’esprit des Français

L’inflation est devenue un poids psychologique autant qu’économique. Malgré une prétendue stabilisation des prix, la quasi-totalité des Français estime que leur ticket de caisse a grimpé. Deux tiers d’entre eux considèrent même que la hausse a été forte. Et pour cause : les prix, bien qu’endigués en 2024, restent largement supérieurs à ceux d’avant 2020.

Cette perception est partagée par toutes les catégories socio-professionnelles et tranches d’âge. Même ceux qui disposent d’un revenu stable constatent une baisse de leur pouvoir d’achat. Cette impression d’augmentation constante repose sur plusieurs éléments. D’une part, l’inflation de 2022 et 2023 a durablement marqué les esprits, créant un ancrage psychologique fort. D’autre part, même si certaines denrées ont vu leurs prix se stabiliser, les consommateurs comparent toujours avec les niveaux de prix d’il y a cinq ans, ce qui alimente le sentiment de dégradation.

Un bouleversement des habitudes alimentaires

Face à cette contrainte budgétaire, les Français ont dû adapter leur mode de consommation. Près des trois quarts d’entre eux déclarent avoir modifié au moins une de leurs pratiques alimentaires. Beaucoup privilégient désormais les promotions, les cartes de fidélité et la surveillance accrue des prix unitaires. L’essor des marques de distributeur et la fréquentation des magasins discount traduisent cette recherche de prix plus bas.

Les arbitrages effectués sur les choix alimentaires sont particulièrement marquants. Une part importante des consommateurs a réduit sa consommation de viande et de poisson, tandis que d’autres ont renoncé à certains produits considérés comme essentiels, notamment les fruits et légumes frais. Le bio est également en net recul, les prix élevés freinant l’adhésion à ces produits.

L’impact sur la santé et la précarité alimentaire

L’un des effets les plus préoccupants de l’inflation réside dans la précarité alimentaire. Un tiers des Français déclarent avoir sauté des repas plusieurs fois par mois, et 14% le font chaque semaine. Les jeunes adultes sont les plus touchés, avec près de la moitié des 18-24 ans et 53 % des 25-34 ans concernés. Les foyers aux revenus modestes subissent également de plein fouet cette précarisation, notamment ceux percevant moins de 1 300 euros mensuels.

Cette insécurité alimentaire a des répercussions directes sur la santé. Près de six Français sur dix estiment que leurs choix alimentaires imposés par l’inflation ont eu un effet négatif sur leur équilibre nutritionnel. La situation est encore plus préoccupante pour les ménages modestes : parmi ceux gagnant moins de 1 300 euros par mois, ils sont 70 % à constater une détérioration de leur régime alimentaire. La multiplication des aliments de moindre qualité et la diminution des quantités ingérées augmentent les risques de carences et d’effets néfastes sur la santé à long terme.

Les nouvelles solutions des Français pour survivre

Confrontés à ces difficultés, les Français ont trouvé des solutions pour limiter l’impact de l’inflation sur leur quotidien. Près des trois quarts ont changé leur manière de cuisiner, en réduisant le temps de cuisson ou en utilisant des modes de chauffe plus économiques comme le micro-ondes. Certains limitent les températures de cuisson ou reportent la préparation des repas aux heures creuses pour économiser sur leur facture d’énergie.

En parallèle, l’inflation a réduit le gaspillage alimentaire. Huit Français sur dix affirment jeter moins de nourriture qu’avant. Près de la moitié estiment même avoir fortement diminué leurs déchets alimentaires. Ce phénomène s’explique par une plus grande vigilance sur la conservation des aliments et une adaptation forcée à une consommation plus raisonnée.

L’État est-il sourd à la détresse alimentaire ?

L’étude Ymanci-FLASHS démontre que l’inflation ne se limite pas à une simple hausse des prix, mais constitue un bouleversement profond du mode de vie des Français. Les ménages ne peuvent plus se contenter de surveiller leurs dépenses : ils doivent repenser totalement leur alimentation, souvent au détriment de leur santé.

Pendant ce temps, les hauts fonctionnaires et décideurs politiques, épargnés par ces difficultés, peinent à proposer des mesures concrètes. Si aucun changement ne survient, manger équilibré risque de devenir un privilège.