L’inflation en France a montré des signes de ralentissement en juin, tombant à 2,1 % sur un an selon les chiffres publiés par l’Insee. Cette diminution, plus rapide que prévu, soulève des questions sur la pérennité de cette tendance.
Inflation en France : une baisse significative en juin, quelles perspectives ?
Une inflation en régression
En juin, l'Insee a révélé que l'inflation annuelle en France s'établissait à 2,1 %, marquant une baisse significative par rapport au pic de 6,3 % observé en février 2023. Sur un mois, les prix n'ont augmenté que de 0,1 %, témoignant d'une stabilité nouvelle. Cette décrue rapide contraste avec les prévisions de l'Insee qui anticipait une inflation de 2,6 % à la fin du premier semestre 2024.
Les prix de l'alimentation ont particulièrement ralenti, n'affichant qu'une hausse de 0,8 % sur un an. Les prix des biens manufacturés sont restés stables, tandis que les prix de l'énergie ont augmenté de 4,8 % en juin, après une hausse de 5,7 % en mai. Les services ont vu une augmentation annuelle de 2,8 %, identique à celle de mai. L'indice harmonisé européen (IPCH) a mesuré l'inflation en France à 2,5 % sur douze mois.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a qualifié ces chiffres d'« encourageants », soulignant que la « désinflation suit son cours ». En effet, la consommation des ménages a rebondi de 1,5 % en mai, après une baisse de 0,9 % en avril, avec des dépenses alimentaires en hausse de 2,4 % et des dépenses énergétiques en hausse de 3,9 %.
Les facteurs d'influence et les prévisions
Cependant, plusieurs facteurs pourraient influencer l'évolution future de l'économie. Philippe Waechter, économiste chez Ostrum Asset Management, avertit que les prix de l'énergie et des services continueront de peser sur l'inflation. Au 1er juillet, la facture de gaz des Français augmentera de 12 %, en raison de l'alourdissement des coûts de maintenance du réseau.
Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 devraient également maintenir les tarifs élevés dans certains secteurs, comme la restauration et les transports. L'éventuelle arrivée d'une nouvelle majorité gouvernementale après la dissolution annoncée en juin pourrait également impacter l'inflation. Selon Philippe Waechter, les programmes des blocs d'opposition pourraient provoquer un surcroît d'inflation en raison d'un choc de demande, entraînant des tensions sur la production et les salaires.
Maxime Darmet, économiste France chez Allianz Trade, distingue les effets potentiels des programmes économiques des deux camps politiques. Il estime que la baisse de la TVA sur les produits énergétiques, proposée par le Rassemblement National, n'aura pas d'impact significatif sur l'économie. En revanche, la promesse du Nouveau Front Populaire d'augmenter le SMIC à 1 600 euros net pourrait entraîner un surcroît d'inflation de 0,3 %, selon ses calculs.
Impact sur la zone euro
Les prix ralentissent également dans la zone euro, atteignant 2,5 % sur un an en juin, contre 2,6 % en mai. La hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie a légèrement ralenti, tandis que l'inflation des services et des biens industriels est restée stable. Depuis octobre 2022, où l'inflation avait atteint un record de 10,6 % en raison de la flambée des tarifs énergétiques dans le contexte de la guerre en Ukraine, la hausse des prix à la consommation dans la zone euro a été divisée par plus de quatre.
La Banque Centrale Européenne (BCE) avait augmenté les coûts d'emprunt à un rythme sans précédent pour juguler l'inflation. En juin, elle a commencé à abaisser ses taux directeurs, offrant un léger répit pour les crédits immobiliers et les prêts aux entreprises.