Face à la non-répercussion des baisses des prix des matières premières, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, accuse les grands industriels.
Inflation : Carrefour dénonce les industriels
La position tranchée d'Alexandre Bompard sur l'inflation
Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, deuxième distributeur en France, s'est récemment exprimé sur la situation actuelle des prix et de l'inflation. Selon lui, malgré une baisse significative des cours des matières premières et de l'énergie (20 à 25% en moyenne), les industriels ont choisi de ne pas renégocier leurs tarifs. Ce n'est pas le premier démêlé entre le groupe Carrefour et les industriels. Cette situation dure depuis près de neuf mois. Bompard estime que les consommateurs français ont bien compris que les marques nationales ne sont pas de leur côté.
Certains industriels ont réfuté ces accusations, affirmant avoir initié des baisses de prix qui n'ont pas été suivies par les distributeurs. Bompard rétorque que le secteur est extrêmement concurrentiel et que si un acteur baisse ses prix, les autres suivent immédiatement. Il critique également le choix des industriels de ne pas accompagner les baisses des matières premières. D'autant que comme il le souligne, la prochaine négociation n'aura lieu qu'au mois de mars 2024.
Négociations et solutions proposées
En prévision des prochaines discussions à Bercy et des futures négociations, Alexandre Bompard souhaite pouvoir négocier en continu avec les industriels. C'est déjà le cas dans presque tous les pays où Carrefour est présent. Selon lui, en France, le moment de négociation annuelle est devenu un rituel, contribuant ainsi à l'inflation. Bompard annonce également de nouvelles promotions en magasin, avec une baisse de prix sur 500 produits, en moyenne de 10%.
Pour offrir plus de flexibilité aux distributeurs, Alexandre Bompard appelle le gouvernement à instaurer un moratoire d'un an sur l'application de la loi Descrozailles. Cette loi limite les promotions à 34% pour certains produits. Selon Alexandre Bompard, elle ne profite donc qu'à trois grandes multinationales. Il souligne que cette restriction affecte les consommateurs, avec 1 à 2 Français sur 10 se privant de produits d'hygiène.