Avec un ralentissement marqué de l’inflation à 1,2 % en septembre, les taux des livrets d’épargne réglementée comme le Livret A et le Livret d’épargne populaire (LEP) pourraient chuter lourdement en février 2025. Une situation préoccupante pour les épargnants, alors que l’Insee confirme une tendance à la baisse des prix depuis le début de l’année.
L’inflation baisse, le rendement du Livret A aussi
En septembre, l'inflation a poursuivi sa décrue pour atteindre 1,2 % sur un an, contre 1,8 % en août et 3,1 % en janvier, selon les derniers chiffres de l'Insee. Cette baisse continue des prix soulage les ménages après deux années de forte inflation, marquée par une hausse généralisée des coûts de la vie. Pour l’heure, les prix semblent se stabiliser, et certains observateurs s'attendent même à une stabilisation durable d'ici la fin de l’année.
Un impact direct sur les taux du Livret A et du LEP
Cependant, si cette situation est perçue comme une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des Français, elle pourrait avoir des répercussions négatives pour les épargnants. En effet, les livrets d’épargne réglementée, dont les taux sont partiellement indexés sur l'inflation, devraient voir leurs rendements baisser lors de leur prochaine révision, prévue le 1er février 2025. Le LEP, réservé aux ménages modestes, est particulièrement concerné. Alors qu'il offre actuellement un taux de 4 %, il pourrait tomber à 1,7 % si la tendance se poursuit.
Le Livret A, quant à lui, ne sera pas épargné, bien que son taux soit moins directement lié à l'inflation. Son calcul prend également en compte les taux interbancaires (€STR), qui influencent les emprunts des banques. La Banque centrale européenne (BCE), en réponse au ralentissement de l'inflation, a récemment abaissé ses taux directeurs. Selon les prévisions, le Livret A pourrait donc offrir un taux autour de 2,6 % en février 2025, soit une baisse par rapport au taux actuel de 3 %.
Une épargne qui résiste face à la concurrence
Néanmoins, les épargnants les plus modestes pourraient bénéficier d’un geste du gouvernement, comme cela avait déjà été le cas lors des précédentes révisions du taux du LEP. En effet, pour protéger ce produit d’épargne essentiel, Bercy et la Banque de France avaient consenti à maintenir le taux à des niveaux supérieurs à ceux prévus par la formule de calcul. Pour mémoire, le LEP était resté à 5 % en février 2024 et à 4 % en août, malgré une inflation en recul.
Malgré ces prévisions de baisse, les livrets réglementés continuent d'attirer les épargnants. En août dernier, le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) ont enregistré des dépôts nets de 1,99 milliard d'euros, un chiffre qui reste toutefois inférieur aux performances des deux années précédentes. Le LEP, de son côté, a vu son encours atteindre un niveau record de 77,3 milliards d’euros à la fin août, avec une collecte nette de 390 millions d’euros ce mois-là.
Ces produits d’épargne réglementée, quasi imbattables en 2022, font désormais face à une concurrence accrue de la part d'autres placements à capital garanti, comme les fonds euros de l'assurance-vie ou les comptes à terme. Toutefois, leur popularité reste intacte grâce à la sécurité qu'ils offrent aux épargnants.