Alors que le gouvernement a toujours autant de difficultés à mettre en place le chèque alimentaire, pourtant promesse d’Emmanuel Macron, les ménages les plus pauvres sont contraints de faire des sacrifices. En cause : l’inflation, particulièrement élevée dans l’alimentation. Selon l’Insee, en mars 2023, elle a dépassé 15% sur un an. Une hausse des prix conséquente qui contraint à mettre moins dans l’assiette. Quand il ne s’agit pas tout bonnement de ne pas manger…
Inflation : les plus pauvres mangent moins et sautent même des repas
Alimentation : moins d’achat pour 8 ménages sur 10
Une enquête de l’institut Ifop pour « la Tablée des chefs », dévoilée le 8 avril 2023 par Le Parisien, s’est concentrée sur les ménages fragiles. Menée auprès de Français gagnant le SMIC ou moins, elle montre que ces derniers sont contraints de faire des efforts. Leur budget ne leur permettant plus d’acheter autant de produits alimentaires, ils sont 79% à avoir réduit la voilure. Et c'est bien évidemment la faite à l'inflation.
Les assiettes sont ainsi moins garnies. Plus de la moitié (53%) affirment faire des économies sur les portions. Et, pire, plus que 4 Français sur 10 (42%) auraient même supprimé un repas quotidien. Le petit-déjeuner ou le goûter pour certains, parfois même le dîner.
L'inflation contraint à manger moins… et manger moins sain
Pour arriver à la fin du mois, les Français modestes changent leurs habitudes alimentaires. Or, il représentent 30% de la population selon Jérôme Fourquet, le directeur du département opinion publique à l’IFOP interrogé par Le Parisien. Et ces changements ne sont pas pour le mieux.
Outre manger moins et sauter des repas, les concernés mangent moins « bien ». Plus d’un sur deux (52%) confirme acheter (et donc manger) moins de fruits et légumes frais. Moins de viande également, le produit coûtant de plus en plus cher.
Un problème pour la santé des ménages les plus fragiles, mais pas que. D’un côté, selon le sondage Ifop, deux tiers des personnes contraintes de changer leurs habitudes s’inquiètent des effets sur leur santé à court et long terme. De l’autre, les promotions sont plus recherchées que la provenance des produits ou leur saisonnalité, ce qui n’est pas une bonne nouvelle sur le front de l’écologie.