L’inflation alimentaire n’a pas fini de peser lourd dans le budget

Le passage au supermarché est devenu, pour beaucoup de consommateurs, une torture pour le budget. Et malheureusement, la situation ne devrait pas changer pour le mieux à court terme. Dans ses prévisions macro-économiques pour la période 2023-2025, la Banque de France prévoit en effet un pic d'inflation alimentaire « vers la fin du second semestre ». Il n'y aura pas pour autant de « mois rouge », a souligné François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l'institution, au micro de France Inter. Il admet néanmoins qu'« il y a une période de prix alimentaires élevés qui est très sensible pour nos concitoyens ».

Un pic d'inflation alimentaire d'ici l'été

Passé ce pic, l'inflation alimentaire continuera d'augmenter, mais plus lentement : la Banque de France prévoit en effet une détente sur le prix des intrants agricoles ainsi que sur les prix internationaux des matières premières agricoles. Toutefois, inutile de rêver, « on ne prévoit pas de baisse des prix de l'alimentation à l'horizon de notre projection [2025] », prévient Matthieu Lemoine, co-auteur de l'étude. Il va falloir s'habituer aux prix chers dans les rayons des produits alimentaires.

L'horizon des 2% d'inflation

En ce qui concerne l'inflation globale prévue, elle s'établirait à 5,4% en 2023 selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (un indicateur qui permet les comparaisons en Europe), au lieu de 6% précédemment prévu. Les prix des produits alimentaires sont le principal contributeur de l'inflation, devant les prix de l'énergie. L'inflation baisserait ensuite franchement à 2,4% l'année prochaine, puis 1,9% en 2025. Passer sous le seuil des 2%, c'est précisément l'objectif de la Banque centrale européenne qui ne cesse d'augmenter ses taux directeurs afin de juguler l'inflation.