La hausse des prix alimentaires perdure depuis près de deux ans en France. Néanmoins, les prévisions annoncent une baisse de l’inflation alimentaire pour les mois à venir. Pour autant, la baisse de l’inflation est-elle synonyme de baisse des prix des produits alimentaires ?
Inflation : la hausse des prix va-t-elle durer ?
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Modifié le 30 octobre 2023 à 18h38
21 % depuis 2021, l'inflation alimentaire a augmenté de 21 %
La baisse de l'inflation alimentaire signifie-t-elle une baisse des prix ?
Mardi 31 octobre 2023, l'Insee présentera son indice mensuel des prix concernant l'évolution des tarifs alimentaires après la baisse observée en septembre. L'inflation alimentaire a franchi la barre des 10% et devrait, selon les estimations, s'établir autour de 7% pour le mois de décembre 2023, marquant une nette décroissance par rapport aux 15% enregistrés au printemps de cette même année. Cette baisse est principalement attribuée à la stabilisation des prix des matières premières agricoles et énergétiques. Cependant, une diminution de l'inflation ne garantit pas forcément une réduction des prix des denrées. Emily Maryer, de Circana, déclare auprès d’Europe 1 : « En cumulant l'inflation des deux dernières années, les produits de consommation courante ont enregistré une hausse moyenne de 21% ».
En clair, l'inflation alimentaire, comme l'inflation énergétique, a poussé les Français, non pas vers la sobriété, mais à modérer leur consommation. Chiffres à l'appui, rien que durant l'été 2023, les Français ont réduit de près de 8 % leurs achats alimentaires. Si cette tendance pourrait inciter les acteurs de l'agroalimentaire à reconsidérer leurs marges, ils ont peu de marge de manœuvre pour renégocier avec leurs fournisseurs, notamment ceux basés à l'étranger qui ne peuvent réduire leur prix pour un pays sans le faire pour un autre. Les négociations futures entre Bercy et les acteurs de l'agroalimentaire, prévues pour janvier 2024, demeurent donc plus qu'incertaines. Tandis que Bercy cherche à revitaliser les discussions commerciales, des distributeurs tels que Michel-Édouard Leclerc, PDG de la chaîne, doutent de l'efficacité des mesures gouvernementales face aux industriels, les qualifiant de « spectacle », étant donné les contraintes légales qui interdisent toute renégociation entre les périodes prévues. « Sur les 75 fournisseurs de l’Ania (l'Association Nationale des Industries Alimentaires), une dizaine envisage uniquement des hausses », déclare Michel-Edouard Leclerc. Selon lui, la solution serait une intervention législative pour réduire les tarifs.
Les produits alimentaires restent otages du contexte international
L'inflation des produits alimentaires est fortement influencée par le contexte international. Les tarifs énergétiques restent élevés, notamment en raison de la crise ukrainienne. Rien qu'en 2023, l'électricité a connu une hausse de 25%. Avec l'augmentation des prix de l'énergie et des transports, entre janvier 2021 et août 2023, les produits de la grande consommation tels que le sucre, le cacao ou encore l'huile d'olive ne cessent d'augmenter. Autrement dit, malgré la baisse de l'inflation, le prix des produits ne baisse pas, il augmente seulement moins vite.
Et comme si cela ne suffisait pas, d'autres éléments, comme les changements climatiques, affectent directement les rendements agricoles et, par extension, les prix de vente. Face aux incertitudes climatiques et aux tensions géopolitiques, il semble inévitable que les prix alimentaires continuent de grimper. Si des ajustements temporaires peuvent être espérés grâce aux interventions gouvernementales, la conjoncture internationale et environnementale suggère une hausse continue du coût de la vie. Malgré une baisse de l'inflation, les ménages français n'auront d'autre choix que de s'habituer à se serrer la ceinture...