Industrie : les plans sociaux se multiplient, dénonce la CGT

Alors qu’Emmanuel Macron défend un durcissement de l’assurance-chômage pour anticiper une reprise économique, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, dénonce une vague de licenciements industriels, soulignant les disparités entre les annonces gouvernementales et la réalité du terrain.

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By Aurélien Delacroix Published on 27 mai 2024 15h00
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Night shift worker foreman walking through heating plant and controlling process of heating. - © Economie Matin
60.00060.000 emplois sont menacés par des plans sociaux, selon la CGT.

« On agit au bon moment du cycle, parce que c'est lorsque la croissance s'apprête à repartir », affirme Emmanuel Macron pour justifier le renforcement des règles de l’assurance-chômage. Pour lui, ce durcissement est une mesure nécessaire pour accompagner la reprise économique attendue. Cependant, cette vision est loin d'être partagée par la CGT.

L’illusion de la prospérité économique

Lors d’une conférence de presse consacrée aux états généraux de l'industrie et de l'environnement, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a dressé un tableau beaucoup plus sombre de la situation. Elle a présenté une « liste noire des plans de licenciements » et souligné que, malgré une légère reprise de l’emploi industriel depuis 2019, les restructurations et les suppressions de postes se multiplient. Selon les chiffres de la CGT, 130 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont été lancés depuis septembre 2023, menaçant plus de 33.000 emplois, dont la moitié dans le secteur industriel. En incluant la sous-traitance et l'intérim, ce chiffre grimpe à 60.000 emplois.

Pour Sophie Binet, les récentes annonces du gouvernement et les événements comme le sommet Choose France, destiné à attirer les investisseurs étrangers, ne reflètent pas la réalité économique du pays. « L'opération Choose France est l'arbre qui cache la forêt de la dernière saignée industrielle que nous sommes en train de vivre », a-t-elle déclaré, critiquant les 15 milliards d’euros d’investissements pour créer 10.000 emplois, soit un coût de 1,5 million par emploi. Elle a également fustigé le recours massif aux aides publiques pour créer ces postes.

Vers une mobilisation renforcée de la CGT

Sophie Binet a également souligné que, malgré les déclarations optimistes du gouvernement, le secteur manufacturier français ne représente toujours que 10 % du PIB, une proportion bien inférieure à la moyenne européenne et à celle des pays de l’OCDE. Elle a mis en garde contre le développement des data centers en France, qui, selon elle, créent très peu d'emplois et sont nocifs pour l'environnement.

Face à cette situation, la CGT se prépare à renforcer ses actions. Sophie Binet a rappelé les initiatives du syndicat pour promouvoir une industrie plus respectueuse de l'environnement. Elle a mentionné le travail réalisé avec le collectif « Pour un réveil écologique » pour développer un « radar travail environnement », un outil destiné à aider les représentants du personnel à évaluer l'impact environnemental des entreprises et à formuler des propositions concrètes avec les salariés.

Cet outil, jusqu'à présent réservé à l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens CGT, sera désormais accessible à tous les militants de la confédération. Ce plan sera lancé mardi 28 mai, lors des états généraux de l'industrie et de l'environnement qui se tiendront au siège de la centrale à Montreuil, réunissant 700 militants.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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