La débâcle industrielle en France n’est pas une surprise, mais sa brutalité actuelle laisse songeur. Tandis que des fleurons comme Michelin et Auchan annoncent des coupes claires dans leurs effectifs, l’horizon pour l’industrie hexagonale s’obscurcit chaque jour davantage.
L’industrie française : une descente aux enfers orchestrée par la réglementation et la fiscalité
Les géants industriels français au bord de l’asphyxie
L’année 2024 s’annonce comme un naufrage économique : rien que dans le secteur automobile, 32 000 suppressions de postes ont déjà été actées en Europe au premier semestre, un chiffre qui dépasse les ravages de la pandémie.
Le drame ne s’arrête pas là. Ces fermetures de sites et licenciements massifs affectent profondément les territoires déjà fragiles, où ces industries jouent un rôle clé, non seulement en termes d’emploi direct mais aussi pour l’écosystème économique local. Des sous-traitants aux commerces de proximité, c’est toute une chaîne de valeur qui vacille, laissant des territoires dévastés et une France industrielle en lambeaux.
Une réglementation européenne aveugle et un protectionnisme inexistant
Les industriels français se débattent dans un océan de contraintes absurdes. La course à l’électrification forcée imposée par l’Union européenne est un exemple flagrant d’une stratégie mal pensée. Alors que l’Europe était une référence mondiale en matière de moteurs thermiques, elle s’est lancée dans une compétition effrénée pour imposer des véhicules électriques... sans avoir la maîtrise de la production de batteries.
Résultat ? Des mastodontes comme Stellantis, Renault, et Valéo sont exsangues, étranglés par des coûts de production galopants et une concurrence internationale féroce, souvent déloyale. Les constructeurs asiatiques, largement subventionnés par leurs États, profitent de l’incompétence réglementaire européenne pour envahir le marché.
La liste des victimes potentielles s’allonge dangereusement : TotalEnergies croule sous les nouvelles contraintes environnementales ; Bouygues, dans le BTP, subit de plein fouet l’inflation des coûts des matériaux et des normes ; CMA CGM, leader du transport-logistique, peine à naviguer dans un environnement mondial hostile.
Une pression fiscale délirante : le coup de grâce
Comme si les réglementations asphyxiantes ne suffisaient pas, l’État français persiste dans une course suicidaire à la fiscalité. Le budget 2025, bien que rejeté par l’Assemblée, reflète une tendance inquiétante : des hausses d’impôts en cascade, totalisant 35 milliards d’euros, bien au-delà des 10 milliards initialement envisagés.
Cette pression fiscale grotesque pousse les entreprises au bord du précipice. Comment peuvent-elles rester compétitives sur des marchés mondiaux alors que leurs marges sont érodées par des charges toujours plus lourdes ? Entre l’envolée des coûts salariaux et une demande intérieure atone, le cocktail est explosif. La fuite des capitaux et la délocalisation des productions sont désormais des perspectives bien réelles.
Décarboner l’industrie ou l’enterrer ?
Face à cette débâcle, le gouvernement promet des mesures pour « décarboner l’industrie », avec une enveloppe de 1,6 milliard d’euros. Un chiffre dérisoire au regard des enjeux. Plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de la crise – la sur-réglementation, la concurrence internationale déloyale et la fiscalité punitive – les pouvoirs publics préfèrent bricoler des solutions marginales. Une politique du sparadrap sur une plaie béante.
Quels horizons pour l’industrie française ?
Si aucune inflexion drastique n’est opérée, la France continuera de se désindustrialiser à un rythme effréné. Les conséquences économiques et sociales seront incalculables : explosion du chômage dans des bassins déjà sinistrés, perte d’autonomie stratégique dans des secteurs cruciaux, et effondrement durable de la compétitivité française.
La solution ? Alléger la fiscalité, rétablir un protectionnisme intelligent et surtout, mettre un terme à cette surenchère réglementaire absurde. Sans cela, les "champions industriels" français risquent de devenir les vestiges d’une époque révolue.