Lors de l’édition 2024 du salon Vivatech, le ministre de l’Industrie Roland Lescure et Marina Ferrari, secrétaire d’État chargée du Numérique, ont dévoilé, le 23 mai 2024, les dix nouvelles entreprises lauréates de l’appel à projets « Première Usine ». Ce programme, intégré au plan France 2030, a pour objectif de soutenir l’ouverture de nouveaux sites industriels innovants et décarbonés.
Industrie : 10 nouvelles usines « vertes » verront le jour en France
42 millions d'aides publiques pour la 5ᵉ édition du projet « Première Usine »
Pour cette cinquième édition du projet Première Usine, le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, a dévoilé les dix nouveaux projets retenus à l'occasion du salon parisien et européen Vivatech. Ces projets représentent des secteurs stratégiques tels que les matériaux, le recyclage, le transport et l'agroalimentaire, et se partageront une aide de 42 millions d'euros pour leur développement.
Lancé en 2022, le programme piloté par la Direction générale des entreprises (DGE) en collaboration avec BPI France a pour objectif de faciliter l'industrialisation de productions innovantes et stratégiques. À ce jour, il a soutenu 66 projets sur 2 500 start-up identifiée en France, avec un financement total de 293 millions d'euros, financement qui entre dans le plan France 2030, et dont l'enveloppe s'élève à 54 milliards pour cinq années, précise le communiqué du ministère de l'Industrie. De ce fait, le programme Première Usine s'inscrit dans la dynamique de réindustrialisation de l'État, en soutenant des acteurs clés de la transition écologique et de la décarbonation de l'industrie, mais aussi l'emploi, puisque ces 10 nouvelles usines devraient créer environ 1 000 emplois.
4 projets pour décarboner l'industrie
Parmi les dix lauréats, quatre projets se démarquent par leur contribution directe à la décarbonation de l'industrie, qui représente encore 18 % des émissions de carbone en France. Le projet « Ballons » de l'entreprise My Vosges, par exemple, utilise la pyrolyse du bois pour produire du biocarbone, un substitut au charbon fossile. Cette innovation permettra de réduire l'empreinte carbone des industries du silicium et de la métallurgie, précise le ministère. Un autre projet notable est « Gravithy-Fos », porté par GravitHy. Celui-ci prévoit la production de deux mégatonnes de fer réduit à partir d'hydrogène décarboné, offrant une alternative écologique à l'utilisation de gaz naturel et de charbon dans la chaîne de valeur de l'acier.
Energy Observer Development, avec son projet « Defhy », développera des générateurs électriques fonctionnant à partir de piles à combustible hydrogène. Cette technologie innovante sera utilisée tant pour des applications stationnaires que mobiles. Enfin, Deltalys, avec son projet « Puri-Fab », vise à installer une chaîne de production de filtres innovants pour la filtration du biogaz.
Agroalimentaire, défense, aérospatial...
Les projets soutenus ne se limitent pas à la décarbonation. Par exemple, Huddle Corp, avec son projet « Huddle Factory », innove dans l'agroalimentaire en développant une nouvelle technologie pour la formulation d'aliments pour animaux d'élevage. Cette innovation améliore la qualité des protéines animales et rend les élevages plus durables. Pyromeral Systems, grâce au projet « Janus », va ouvrir une usine produisant des pièces composites à matrices céramiques pour la défense et l'aéronautique, offrant ainsi une alternative aux métaux sensibles et, in fine, renforçant l'autonomie stratégique de la France.
Le projet « Produx-ion » d'Ion-X prévoit de développer une ligne de production de moteurs pour petits satellites, avec une capacité de 10 moteurs par mois et un chiffre d'affaires attendu de 10 millions d'euros. Enfin, Expliseat, avec le projet « Puexp », va industrialiser la production de sièges de transport en composite, consolidant sa présence sur le marché international.