Vingt-sept députés d’Ensemble pour la République (EPR) s’opposent à toute hausse des impôts, malgré la proposition du Premier ministre, Michel Barnier, d’un effort fiscal « exceptionnel et temporaire ».
Politique : ces députés macronistes refusent une hausse des impôts !
Les députés macronistes disent "non" à la hausse des impôts
L’opposition de ces vingt-sept députés du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) a été dévoilée dans un texte publié par La Tribune le 28 septembre 2024. Menés par Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne, et Charles Rodwell, député des Yvelines, et soutenus par d'anciennes ministres telles qu'Aurore Bergé et Marie Lebec, ces élus défendent bec et ongles la stabilité fiscale qui a marqué les sept dernières années de la politique d'Emmanuel Macron. « Impensable qu'après sept ans de baisse d'impôts, ce soit l'alliance du bloc central qui finisse par renoncer à la stabilité fiscale pour les augmenter », affirment-ils, en rejetant fermement toute idée d'augmentation des prélèvements, même « exceptionnelle et temporaire ».
Face à une situation budgétaire extrêmement préoccupante, le Premier ministre Michel Barnier plaide pour une contribution des plus riches, mais à titre « exceptionnel et temporaire ». « Nous allons faire appel à ceux qui peuvent contribuer à cet effort », déclarait-il le 27 septembre 2024 dans le Journal de Saône-et-Loire. Loin de vouloir s'attaquer aux classes moyennes ou aux travailleurs, Barnier vise les grandes entreprises et les tranches de revenus les plus élevées. Cette position n'est pas sans diviser le camp présidentiel, certains membres du MoDem, allié de la majorité, se disant ouverts à des ajustements fiscaux ciblés. Le président du groupe MoDem, Marc Fesneau, a d'ailleurs mentionné des efforts potentiels concernant les niches fiscales et les rentes.
Attal et Darmanin brandissent la menace
La trentaine de députés opposés à la hausse des impôts représente l’aile droite de la Macronie, fidèle à l’héritage économique du président de la République : suppression de l'ISF, instauration d’une flat tax sur les revenus du capital, baisse des prélèvements. Ils dénoncent la possibilité d'une « fiscalité punitive » et appellent plutôt à une réduction des dépenses publiques, à la simplification de l'action publique, et à la baisse du nombre de fonctionnaires, tout en préservant les services publics de proximité.
Cette opposition à l'augmentation des impôts pose un problème de taille au Premier ministre. Entre ceux qui prônent la stabilité fiscale et ceux qui réclament un effort temporaire des plus riches, la marge de manœuvre semble étroite. Barnier doit également tenir compte des propos de Gabriel Attal et Gérald Darmanin, qui ont brandi la menace de retirer leur soutien au gouvernement en cas d’augmentation des impôts. Ce dernier a évoqué à Tourcoing la menace : « Je sais que nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts : cela serait contraire à tout ce que nous avons fait de positif pour les Français. » La présentation du budget s'annonce donc comme un moment de vérité.