En 2024, les contribuables français auront des ajustements significatifs dans le calcul de l’impôt sur le revenu, une réalité fiscale évolutive où certains verront leurs charges allégées grâce à un barème revu à la hausse, tandis que d’autres ajustements pourraient ne pas être aussi avantageux qu’ils y paraissent.
Impôts 2024 : ce qui va se passer pour votre portefeuille
Relèvement du barème des impôts : une bouffée d'oxygène
Pour l'année fiscale de 2024, le gouvernement a annoncé une revalorisation des tranches du barème de l'impôt sur le revenu de 4,8 %. Cette mesure, faisant suite à une précédente hausse de 5,4 % l'an dernier, vise à adapter l'impôt à l'inflation, permettant potentiellement à certains foyers de bénéficier d'une imposition allégée. Comme l'indique Quentin Viala, manager chez Culture Patrimoine, cette mise à jour est une bonne nouvelle pour les contribuables, notamment ceux dont les revenus n'ont pas augmenté en 2023, qui pourraient voir leur tranche d'imposition réduite.
Les gagnants et les perdants
Selon les simulations, un célibataire sans personne à charge verra le seuil d'entrée dans l'impôt passer de 10.778 euros à 11.295 euros de revenus imposables. Cette revalorisation du barème pourrait donc, selon Richard Chalier de Harvest, maintenir le pourcentage d'impôt relatif aux revenus dans un contexte d'inflation, préservant ainsi le pouvoir d'achat des contribuables.
Stratégies fiscales : entre avantages et limitations
Malgré ces ajustements favorables, le gel de certains plafonds fiscaux soulève des inquiétudes. Le plafond global des niches fiscales reste inchangé à 10.000 euros, une stagnation depuis 2013 qui, selon Richard Chalier, réduit l'efficacité des réductions et crédits d'impôt au fil du temps. Quentin Viala souligne que cette limitation peut rapidement être atteinte par les contribuables recourant à des dispositifs tels que les investissements locatifs Pinel, réduisant ainsi l'attractivité de certaines dépenses déductibles.
L'IFI et le déficit foncier : une double épée
Quant à l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), ses seuils de déclenchement restent inchangés depuis 2018, contribuant à l'augmentation du nombre de foyers y étant assujettis. D'autre part, le doublement du plafond du déficit foncier pour certaines dépenses énergétiques, bien que séduisant, nécessite une analyse approfondie. Ce dispositif, bien qu'apparemment favorable, pourrait en effet ne pas convenir à tous, étant donné que les dépenses excédant le seuil de 10.700 euros sont reportables et déductibles des revenus fonciers sur les dix prochaines années.
Si le relèvement du barème de l'impôt sur le revenu offre un allègement fiscal bienvenu, le gel de certains plafonnements et l'ambiguïté autour du déficit foncier appellent à une réflexion stratégique de la part des contribuables. La planification fiscale devient ainsi un exercice encore plus complexe, nécessitant vigilance et adaptation face à un paysage fiscal en mutation.