Superprofits : même la macronie veut les taxer !

Avec un déficit public record annoncé et une dette qui ne cesse de s’alourdir, les finances de la France sont au plus bas. Le gouvernement cherche à faire des économies, mais aussi à renflouer les caisses de l’État. Certains de ses membres ont d’ailleurs pris les devants. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a suggéré à l’exécutif de taxer les superprofits au micro de Bleu Sud Lorraine, ce vendredi 22 mars 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 22 mars 2024 à 17h30
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Superprofits : même la macronie veut les taxer ! - © Economie Matin
5,6% Le déficit public de la France devrait s'élever à 5;6 % du PIB en 2023 (contre 4,9% initialement prévu)

Yaël Braun-Pivet veut taxer les superprofits

Yaël Braun-Pivet (Renaissance), présidente de l'Assemblée nationale, a frappé un grand coup en suggérant la mise en place d'une taxe sur les superprofits des grandes entreprises. « Nous ne souhaitons pas que les impôts des Français augmentent », a-t-elle affirmé sur France Bleu Sud Lorraine, se montrant ainsi favorable à ce qu'une « contribution exceptionnelle » soit demandée aux entreprises « lorsqu'il y a des superdividendes, des superprofits, des rachats d'actions massifs ».

Une proposition qui est loin de tomber comme un couperet. La présidente de l'Assemblée nationale s'y était en effet déjà montrée favorable en 2022, et cette dernière est attendue au congrès du MoDem, parti centriste allié de la macronie, qui prône, lui aussi cette taxe. Yaël Braun-Pivet s'est ainsi appuyée sur l'annonce du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui projette un déficit public de 5,6 % du PIB de la France pour l'année 2023 (contre 4,9 % initialement prévu) pour lancer un appel à son camp. « Je crois que nous pouvons entamer la réflexion pour savoir s'il n'y a pas là, de façon exceptionnelle, une capacité que nous pourrions avoir à augmenter les recettes de l'État », a-t-elle insisté.

Une proposition retoquée illico presto par Bruno Le Maire

Évidemment, taxer les grandes entreprises n'est pas sans conséquences. Primo, cela pourrait les inciter à se tourner vers des horizons moins contraignants, tels que les États-Unis qui ne cessent de faire des appels du pied aux investisseurs étrangers via l'Inflation Reduction Act (IRA). Secundo, une telle taxe signifierait ipso facto un manque à gagner, ce qui pourrait inciter certaines entreprises à réduire leurs effectifs pour le pallier.

De ce fait, la proposition de Yaël Braun-Pivet est loin de faire l'unanimité dans son propre camp. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est empressé de répondre à la présidente de l'Assemblée nationale sur BFM TV en indiquant qu'il était contre son initiative. Le locataire de Bercy a insisté sur le fait que le gouvernement taxera bel et bien les énergéticiens, « mais pas plus que ça ». Le ministre de l'Économie a par ailleurs voulu se montrer rassurant en réaffirmant qu'il était opposé à toute hausse des impôts pour les Français, considérant cette option comme « une solution de facilité ».

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

1 commentaire on «Superprofits : même la macronie veut les taxer !»

  • Stefanian

    L’alternative est d’appliquer un impôt local proportionnel aux grandes résidences!

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